WASHINGTON — Des tests ADN ont prouvé jeudi que le cheveu sur la base duquel Claude Jones a été condamné à mort aux Etats-Unis en 1990 et exécuté dix ans plus tard ne lui appartenait pas, soulevant des inquiétudes sur la possibilité que le Texas ait exécuté un innocent.
Rendus publics par le journal Texas Observer qui les a en partie financés, les tests ADN "excluent Claude Jones des propriétaires possibles du cheveu étudié", assure le laboratoire Mytotyping Technologies. Selon lui, le cheveu appartenait à la victime, un commerçant tué dans un braquage en 1989.
A l'époque de sa condamnation à mort, l'analyse au microscope du cheveu avait permis d'établir une comparaison satisfaisante avec ceux de Claude Jones, censée prouver qu'il était présent au moment des faits.
Jones, qui purgeait une peine de prison à vie pour le meurtre d'un co-détenu à l'époque de sa condamnation à mort, a toujours affirmé qu'il attendait dans la voiture et que son complice était l'auteur du meurtre.
C'est donc sur cet élément clé, le plaçant sur la scène du crime, que les procureurs avaient construit leur accusation et que tous les appels et recours ont ensuite été rejetés.
Mais quelques années plus tard, la pratique des analyses de cheveux au microscope a été abandonnée, jugée obsolète et non concluante.
"La veille de son exécution, en décembre 2000, Claude Jones a déposé une requête pour que des tests ADN soient pratiqués sur ce cheveu. Le gouverneur du Texas de l'époque, George W. Bush, a refusé", rappelle le Texas Observer.
Il précise que les résultats des tests "n'innocentent pas Claude Jones" parce qu'ils n'impliquent pas son complice, qui, en échange d'une peine réduite, l'a désigné comme le tireur lors du procès en 1990.
"Mais le cheveu était la seule preuve que Claude Jones était sur la scène du crime, donc si les tests ne le disculpent pas, ils soulèvent des doutes sérieux sur sa culpabilité", ajoute le journal.
Une autre affaire, impliquant également l'exécution d'un innocent, est actuellement examinée par la justice texane. Cette fois, le jeune homme a été condamné à mort pour avoir allumé l'incendie de sa maison dans lequel ses trois filles ont péri. L'évolution de la science a là aussi montré que les experts avaient à l'époque à tort conclu à un incendie criminel.