PEINE DE MORT AUX ETATS-UNIS
REPONSE DU MINISTRE DELEGUE A LA COOPERATION ET A LA FRANCOPHONIE, M. CHARLES JOSSELIN, A UNE QUESTION D'ACTUALITE A L'ASSEMBLEE NATIONALE
(Paris, 13 juin 2000)
Etats-Unis - Droits de l'Homme
Condamné à mort en 1982 pour le meurtre d'un policier, Abu Jamal ne cesse de clamer son innocence. Selon ses avocats, il serait victime de 29 violations de ses droits constitutionnels par la justice de Pennsylvanie ! Mais pour la première fois, après 18 années de détention, il va bénéficier d'un examen de son cas par un juge fédéral non élu qui décidera, dans quelques jours, le réexamen ou la confirmation de la procédure.
Le cas d'Abu Jamal, qui suscite une vive émotion, a provoqué des manifestations dont celle organisée à Paris il y a quelques mois a donné lieu à une importante mobilisation. Le gouvernement français ne cesse de relayer cette émotion auprès des autorités concernées. M. Védrine, après s'en être entretenu avec vous ici-même le 20 octobre dernier, a écrit au gouverneur de Pennsylvanie pour lui demander d'user de son droit de grâce. Le directeur des Amériques a reçu l'avocat d'Abu Jamal le 10 avril dernier.
La France est attachée à la suppression définitive de la peine de mort, en faveur de laquelle elle milite dans les enceintes internationales avec ses partenaires européens, mais aussi à l'occasion de son dialogue avec les autres Etats, y compris les Etats-Unis où j'observe qu'aujourd'hui, pour la première fois, un vrai débat a lieu sur la peine de mort.
L'Union européenne s'est félicitée de la décision prise il y a quelques semaines par le gouverneur de l'Illinois de créer un moratoire de toutes les exécutions. Il y a là un espoir pour tous les adversaires de la peine de mort, soutenu par des journaux aussi illustres que le Chicago Tribune ou le New York Times.
Le gouvernement français poursuivra le combat qu'il a engagé : c'est un beau combat !