Plan du site

Terrorisme: la justice marocaine prononce de lourdes peines

dépêche de presse du 26 septembre 2003 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Maroc
Thème :
De lourdes condamnations, dont deux peines de mort, ont été prononcées jeudi par la justice marocaine qui continue de sévir contre les islamistes radicaux, exécutants comme "idéologues" impliqués dans des activités terroristes.De lourdes condamnations, dont deux peines de mort, ont été prononcées jeudi par la justice marocaine qui continue de sévir contre les islamistes radicaux, exécutants comme "idéologues" impliqués dans des activités terroristes.

La Chambre criminelle de Rabat a condamné à la peine capitale deux Marocains, Abdelouahab Rabii (alias Rebâa) et Hamid Slimani, accusés préparation d'actes terroristes ainsi que du meurtre d'un fonctionnaire à Nador (nord) et du vol d'armes dans une caserne militaire. Les deux prévenus, ainsi que 12 autres accusés qui comparaissaient avec eux - condamnés à des peines de prison - étaient poursuivis pour "association de malfaiteurs" et "mise en péril de l'ordre public par le recours à la violence et atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat".

Ces condamnations à mort portent à 16 le nombre de peines capitales prononcées par les tribunaux marocains après l'adoption d'une nouvelle loi anti-terroriste, peu après les attentats-suicide de Casablanca qui ont fait 45 morts dont 12 kamikazes. De lourdes peines de prison, de trente et de vingt ans, ont été prononcées le même soir, par la chambre criminelle de Casablanca, à l'encontre de deux des principaux "théoriciens" islamistes marocains accusés d'avoir inspiré les attentats de Casablanca.

Le tribunal n'a pas suivi les réquisitions du procureur qui avait demandé des condamnations à mort pour ces deux prêcheurs, Abdelwahab Rafiki (Abou Hafs) et Hassan Kettani, condamnés respectivement à 30 et 20 ans de réclusion. Les deux fondamentalistes sont considérés par l'accusation comme d'importants animateurs du mouvement intégriste marocain Salafia Jihadia, colonne vertébrale présumée du terrorisme au Maroc.

Les mêmes juges de Casablanca ont prononcé, au cours de la même séance jeudi soir, près d'une trentaine d'autres peines de prison, dont une de réclusion à perpétuité, à l'encontre d'un rassemblement hétéroclite de prévenus qui faisaient l'objet d'une douzaine de dossiers d'accusation séparés. Ces condamnations en série s'ajoutent à celles déjà prononcées par divers tribunaux marocains dans le cadre des enquêtes liées aux attentats du 16 mai. Près d'une cinquantaine de peines de prison à vie et plusieurs dizaines de lourdes peines de réclusion, jusqu'à trente ans, ont ainsi été infligées.

Un seul étranger - le Français Pierre Robert, condamné à la réclusion à perpétuité - a pour l'instant été reconnu coupable d'une implication dans des actes terroristes commis au Maroc. Les peines ainsi prononcées - comme celle à l'encontre de Pierre Robert et des ses 31 "complices" présumés, ne peuvent faire l'objet d'appels et ne peuvent être remises en cause que devant la Cour de cassation.

Le ministre marocain de la Justice, Mohamed Bouzoubâa a déclaré le 9 septembre que 906 islamistes avaient au total été arrêtés à la suite des attentats de Casablanca, tout en ajoutant que le "péril est toujours là". Les cinq attentats quasi-simultanés perpétrés le 16 mai dernier ont visé des restaurants fréquentés par les étrangers, un hôtel et des cibles juives.
Partager…