JAKARTA, 13 déc 2010 (AFP) - Un influent imam indonésien a été inculpé lundi et risque la peine de mort pour avoir soutenu un groupe armé clandestin qui projetait des attentats, a-t-on appris auprès du parquet.
Abu Bakar Bachir, 71 ans, a été formellement mis en cause par la police quatre mois après son arrestation en août. "Nous voulons le juger très rapidement", a indiqué Mohammed Yusuf, du bureau des procureurs de Jakarta, après la comparution de Bachir sous haute protection policière.
Cet imam à la barbe blanche est considéré comme le porte-voix et le leader spirituel de la mouvance radicale islamiste dans le pays musulman le plus peuplé au monde. Il a été lié à la série d'attentats sanglants perpétrés au début des années 2000, dont celui ayant tué 202 personnes en 2002 à Bali.
Les enquêteurs le soupçonnent d'avoir "incité d'autres personnes à commettre des actes de terrorisme, ce qui rend passible de la peine de mort", a indiqué M. Yusuf.
Bachir est soupçonné d'avoir joué un rôle important dans l'organisation d'un camp d'entraînement clandestin découvert par la police en février dans la jungle du nord de l'île de Sumatra.
Depuis cette découverte, les forces anti-terroristes ont mené une série de raids, interpellant plus de 100 suspects et saisissant des armes et des explosifs.
Une quinzaine de militants, dont le chef présumé des opérations à Aceh, ont été tués.
Bachir "rejette les accusations de la police (...) Elles sont liées à des interventions étrangères", a dénoncé lundi son avocat, Lutfie Hakim. L'imam a souvent mis en cause les Etats-Unis, qui apportent un soutien actif à l'Indonésie pour tenter de prévenir de nouveaux attentats.