La Cour suprême des Etats-Unis a suspendu jeudi, quelques heures avant sa mise à mort, l'exécution d'un homme noir de 51 ans. Il avait été condamné à la peine capitale il y a 22 ans pour le meurtre de son ex-femme.
"La Cour suprême a accordé une suspension provisoire" de l'exécution de cet homme, a indiqué à l'AFP Brian Corbett, porte-parole des institutions pénitentiaires de l'Etat d'Alabama (sud). Plus tôt dans la journée, le gouverneur et la Cour suprême de l'Etat avaient tous deux rejetté ses appels à la clémence.
Après avoir passé 22 ans dans le couloir de la mort, cet homme devait être exécuté à 18h00 locales par injection mortelle.
Il avait 29 ans lorsque, ivre et en colère, il avait tué sa femme de deux coups de pistolet en octobre 1988 parce qu'il ne supportait pas leur séparation. Il avait également tiré sur la soeur de son épouse, la blessant grièvement.
Ses avocats ont affirmé qu'il n'avait pas bénéficié de la défense à laquelle il avait droit, un accord de plaider coupable ne lui ayant jamais été proposé.
La famille de la victime s'était opposée à son exécution, a indiqué Bryan Stevenson, son avocat.
Sa fille, qui avait 17 mois lors du drame et que son père tenait dans ses bras lorsqu'il a tiré, a écrit aux instances de recours. "J'ai été très en colère contre mon père qui m'a enlevé ma mère. (...) J'ai maintenant une relation étroite avec lui. Je suis profondément opposée à son exécution. (..) Cela ne ramènera pas ma mère", a écrit la jeune fille de 23 ans.
Deux exécutions ont été menées aux Etats-Unis depuis le début 2011 après 45 en 2010 et 52 en 2009. Dans l'Alabama seul, 203 détenus sont dans le couloir de la mort.