Un homme noir de 51 ans, Leroy White, a finalement été exécuté hier dans l'Alabama (sud des Etats-Unis), pour le meurtre de son ex-femme, après que la Cour suprême eut suspendu in extremis l'exécution pour quelques heures.
Peu avant 18 heures locales, heure prévue de son exécution par injection mortelle à la prison Holman à Atmore, "la Cour suprême a accordé une suspension provisoire puis l'a levée quelques heures plus tard et M. White a été exécuté", a indiqué à l'AFP son avocat, Bryan Stevenson. Plus tôt dans la journée, le gouverneur et la Cour suprême de l'Etat avaient tous deux rejeté ses appels à la clémence. Cette suspension temporaire de la plus haute cour américaine lui a donné du temps supplémentaire pour examiner le recours.
Leroy White qui a passé 22 ans dans le couloir de la mort, avait été condamné en 1989 pour le meurtre de son ex-femme, dont il ne supportait pas d'être séparé. Ivre et en colère, il l'avait tuée de deux coups de pistolet en octobre 1988 et avait également grièvement blessé sa soeur. Ses avocats ont affirmé qu'il n'avait pas bénéficié de la défense à laquelle il avait droit, un accord de plaider coupable ne lui ayant jamais été proposé.
"L'exécution d'aujourd'hui démontre encore une fois que la peine capitale dans ce pays est devenue une sentence arbitraire (...) qui s'applique d'abord à ceux qui sont trop pauvres, handicapés, vulnérables pour pouvoir éviter cette vengeance léthale", a réagi son avocat M. Stevenson dans un courriel. La famille de la victime s'était opposée à son exécution, a indiqué Bryan Stevenson, son avocat.
Sa fille, Latonya White, qui avait 17 mois lors du drame et que son père tenait dans ses bras lorsqu'il a tiré, avait écrit aux instances de recours. "J'ai été très en colère contre mon père qui m'a enlevé ma mère (...) J'ai maintenant une relation étroite avec lui. Je suis profondément opposée à son exécution (..). Cela ne ramènera pas ma mère", a écrit la jeune fille de 23 ans. Deux exécutions ont été menées aux Etats-Unis depuis le début 2011 après 45 en 2010 et 52 en 2009. Dans l'Alabama seul, 203 détenus sont dans le couloir de la mort.