LA HAYE - Les Pays-Bas ont annoncé samedi le "gel" de leurs contacts avec l'Iran après l'exécution de l'Irano-néerlandaise Sahra Bahrami, accusée par Téhéran de trafic de drogue, et dénoncé "un acte commis par un régime barbare".
"Les Pays-Bas ont décidé de geler tous les contacts avec l'Iran", a déclaré à l'AFP Bengt van Loosdrecht, un porte-parole du ministère néerlandais des Affaires étrangères.
"Cela concerne tout ce qui est contacts officiels entre diplomates et fonctionnaires", a précisé le porte-parole, selon lequel les diplomates iraniens aux Pays-Bas devront désormais demander une autorisation par écrit au ministère des Affaires étrangères lorsqu'ils voudront se rendre auprès d'une autorité néerlandaise.
"Ce sera à nous de décider s'ils pourront oui ou non rencontrer la personne qu'ils souhaitent rencontrer", a-t-il souligné.
L'ambassadeur d'Iran aux Pays-Bas Kazem Gharib Abadi, convoqué samedi après-midi par le ministre néerlandais des Affaires étrangères Uri Rosenthal, a confirmé l'exécution de Sahra Bahrami, 46 ans, annoncée tôt samedi matin par la télévision d'Etat iranienne.
"Le ministre a été profondément choqué par la nouvelle, il a appelé ceci un acte commis par un régime barbare", a déclaré le porte-parole.
"Nous avons appris par surprise la nouvelle de l'éxécution de Mme Bahrami, nous ne nous y attendions pas tout", a poursuivi M. van Loosdrecht, selon lequel l'ambassadeur d'Iran avait "certifié" vendredi aux autorités néerlandaises que "tous les moyens judiciaires n'avaient pas encore été épuisés".
Le gouvernement néerlandais "exprime sa sympathie et ses condoléances" à la famille et aux proches de la victime", a indiqué le porte-parole.
"Nous sommes encore en contact avec sa famille à Téhéran, c'est la raison pour laquelle nous souhaitons conserver notre ambassadeur à Téhéran", a-t-il souligné.
Les Pays-Bas conseillent à tous les Néerlandais de souche iranienne de ne plus se rendre en Iran, "étant donné qu'il y a des risques d'arrestations et que les peines qui sont prononcée sont très sévères", a précisé M. Van Loosdrecht.
Sahra Bahrami avait été arrêtée en décembre 2009 à Téhéran alors qu'elle participait à une manifestation contre la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad.
Elle a été condamnée à mort pour "la possession de 450 grammes de cocaïne et pour sa participation à la vente de 150 grammes de cocaïne", selon un communiqué du procureur de Téhéran, cité par la télévision iranienne.
Elle faisait également l'objet d'un procès pour appartenance à un groupe armé opposé au gouvernement, selon sa fille.
L'Iran ne reconnaît par la double nationalité de Sahra Bahrami qu'il considère comme iranienne. Née en Iran, elle avait été naturalisée aux Pays-Bas où elle avait vécu plusieurs années.