AHMEDABAD (Inde), 1 mars 2011 (AFP) - Onze musulmans ont été condamnés mardi par la justice indienne à la peine de mort, une semaine après avoir été reconnus coupables de meurtres après l'incendie d'un train en 2002 qui avait entraîné de violents heurts interconfessionnels et fait 2.000 morts.
Vingt autres musulmans, eux aussi jugés coupables la semaine dernière, ont été condamnés à la prison à vie.
Cette vague de violence communautaire dans l'ouest du pays, l'une des plus sanglantes depuis l'indépendance de l'Inde, déferla après la mort de 59 hindous qui périrent dans l'incendie de leur train alors qu'ils rentraient d'un pélerinage.
Le train prit feu à la gare de Godhra, dans l'Etat du Gujarat (ouest).
Les hindous de cet Etat accusèrent les musulmans et lancèrent pendant trois jours des expéditions punitives qui se transformèrent en bain de sang dans les quartiers musulmans de plusieurs villes.
L'origine de l'incendie du train n'a jamais été clairement établie et l'affaire était depuis restée un épineux sujet de discorde entre les deux communautés. En 2005, une enquête avait conclu à un accident mais d'autres enquêtes officielles ont contredit cette thèse.
Les musulmans affirment ne pas être les auteurs de l'incendie même si une immense foule en colère s'était ce jour là rassemblée à la gare pour manifester contre les vexations émanant de passagers hindous dont s'estimaient victimes chaque jour les colporteurs musulmans.
Les pélerins hindous revenaient de la ville sainte d'Ayodhya, un site disputé par les deux communautés qui donna aussi lieu à des violences interconfessionnelles après la démolition d'une mosquée en 1992 par des fanatiques hindous. Ces heurts avaient fait des milliers de morts.