TUNIS (AP) — Plus de 300 personnes détenues pour des raisons politiques ont été libérées ces trois derniers jours en Tunisie à la suite de l'amnistie générale décrétée le 19 février par le président par intérim Fouad Mébazaâ, a-t-on appris mercredi auprès de l'avocat Samir Ben Amor.
"Il ne reste plus désormais aucun détenu politique dans les prisons tunisiennes, à l'exception de quelques cas de personnes condamnées pour des délits et politiques et de droit commun que nous allons défendre auprès de la commission ad hoc qui en a la charge", a déclaré l'avocat à l'Associated Press.
Parmi les prisonniers qui ont bénéficié de l'amnistie, figurent les 30 membres du groupe salafiste dit "groupe de Soliman" du nom de la localité située à 35km de Tunis où des accrochages avaient fait 14 morts dont un officier de l'armée et un policier fin 2006 et début 2007.
L'un d'eux, Saber Ragoubi, a été condamné à la peine capitale et huit autres à la perpétuité, en vertu de la loi antiterroriste décriée par les organisations des droits de l'Homme et l'opposition qui la jugeaient "anticonstitutionnelle". "Cette loi servait de couverture aux atteintes aux droits humains. Elle a été adoptée en 2003 par le régime du président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali pour obtenir les faveurs et le soutien des pays occidentaux", a avancé Samir Ben Amor, spécialiste des affaires liées au terrorisme.
Selon l'avocat qui est secrétaire général de l'Association internationale de soutien aux prisonniers politiques (AISPP), au total quelque 800 prisonniers politiques ont été libérés à la faveur de l'amnistie générale. Il s'est félicité de ce "pas positif" franchi par le gouvernement de transition "qui a donné suite aux requêtes pour lesquelles nous nous battons depuis des années".