SARAJEVO -
Alger et Le Caire ont demandé chacun aux autorités bosniaques l'extradition de deux ressortissants, respectivement algérien et égyptien, recherchés pour terrorisme et récemment arrêtés en Bosnie, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
Interpol avait délivré des mandats d'arrêt à l'encontre des deux hommes qui ont également la nationalité bosniaque.
Arrêté en septembre, l'Algérien, Aissa Benkhira, a été condamné à mort par contumace par la justice algérienne pour avoir participé en mai 1995, à une attaque terroriste qui a fait six morts, dont cinq étrangers, a-t-on indiqué de même source.
Benkhira, 35 ans, est soupçonné d'appartenir au Groupe islamique armé (GIA), le plus violent et sanguinaire groupe armé islamiste algérien, accusé d'avoir organisé cette attaque.
Pour sa part, l'Egyptien Amquad Youssef, a été arrêté en août alors qu'il tentait d'entrer en Bosnie muni d'un faux passeport belge.
Il est accusé d'appartenir au mouvement intégriste armé égyptien Al-Jihad, selon la même source.
La Bosnie demande à juger Benkhira pour les faits qui lui sont reprochés par la justice algérienne car la Constitution bosniaque n'autorise pas l'extradition de ses ressortissants, a-t-on précisé de même source.
La Constitution interdit également l'extradition vers des pays où les accusés encourent la peine de mort sauf si les autorités du pays concerné s'engagent à ne mettre en application la peine capitale.
Une enquête est en cours pour vérifier si Youssef a obtenu légalement la nationalité bosniaque. Il risque de la perdre s'il s'avère qu'il l'a obtenu frauduleusement.
Pendant la guerre de Bosnie (1992-1995) de nombreux volontaires arabes sont venus joindre l'armée des Musulmans bosniaques.
A la fin de la guerre ils ont été invités à quitter le pays mais certains sont restés notamment après avoir obtenu la nationalité grâce aux mariages avec des Bosniaques.