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Première journée mondiale contre la peine de mort

dépêche de presse du 10 octobre 2003 - Digipresse
Aujourd'hui a lieu la 1 ère journée mondiale contre la peine de mort. 90 pays la pratiquent encore aujourd'hui. De nombreuses associations comme l'ACAT (voir notre vidéo) militent pour son abolition et la signature de traités au niveau international.

1600 exécutions selon les chiffres officiels, c'est le triste record de la Chine pour la seule année 2002. Ces mises à mort, pratiquées d'une balle dans la nuque (la balle étant au frais de la famille désireuse de récupérer le corps du défunt, sont en passe d'être relayées par des camions "injections léthales ", acheminés à travers le pays pour accomplir la sentence à moindre coût.
Les autres pays asiatiques ne sont pas en reste: en Thaïlande, c'est à la mitraillette que l'on exécute et au Japon, même si les méthodes employées sont moins violentes, tout est fait en catimini : le condamné est prévenu 30 min avant d'expirer et la famille n'est pas mise au courant.
Seuls le Cambodge et le Timor oriental ne la pratiquent plus. Ces pays, où l'ONU a joué un rôle central dans la reconsruction, ont en effet été soumis à la pression abolitioniste internationale.


Des catholiques contre la peine de mort

Pour les associations qui militent sur le terrain depuis de nombreuses années la tâche n'est pas aisée d'autant plus lorsque l'on représente une association chrétienne comme l'ACAT (Action des Chrétiens pour l'Abolition des actes de Tortures et de la peine capitale), présente sur l'ensemble du globe. "Quand on va plaider contre la peine de mort en Iran, on se présente comme militants des droits de l'homme et non pas comme asociation catholique" explique Bernadette Forhan, responsable de la lutte contre la peine de mort au sein de l'association. Une étiquette qui pèse en revanche plus lorsque le débat se passe en Afrique sub-saharienne ou aux Philippines. On peut noter par ailleurs qu'en Amérique latine, région du monde dont l'enorme majorité de la population est catholique, la peine de mort n'est pas en vigueur, exception faite du Chili.

Aux Etats-Unis en revanche, où les billets verts sont frappés du célèbre "in god we trust", le premier commandement "Tu ne tueras point" ne semble pas avoir été bien assimilé. 57 détenus ont déjà franchi le couloir de la mort cette année. Pour le dernier en date, Edward Hartman, c'était vendredi 3 octobre dernier.

Du côté des anti-peine de mort, dont la première motivation est avant tout humaniste, il s'agit de dénoncer une incohérence : comment accepter le fait de punir des personnes souvent accusées d'avoir donné la mort en la donnant à son tour, questionnent-elles.
D'autre part, ils font un constat simple: l'application de la peine de mort n'a aucun effet dissuasif. Pour preuve, les taux de criminalité en Europe, seul continent totalement abolitionniste, sont trois fois moindre qu'outre-Atlantique.
A ceux qui evoquent le cas de Patrick Henri, passé en quelques semaines du statut de symbole de l'abolition de la peine de mort en France à celui d'echec de la réinsertion, les associations opposent le cas de Philippe Maurice. Gracié par Mitterrand lors de son arrivée au pouvoir en 1981 le dernier condamné à mort est depuis devenu historien. Reconnu comme un spécialiste du Moyen-âge, il n'a qu'un seul regret, celui de ne pouvoir enseigner.
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