Le premier ministre François Fillon a évoqué vendredi à Jakarta avec les autorités indonésiennes les dossiers sensibles de deux Français condamnés, dont un à la peine de mort, dans des affaires de drogue.
Les cas de Michaël Blanc, un cuisinier des Hautes-Alpes de 37 ans, et de Serge Atlaoui, un Lorrain de 48 ans, ont été abordés au cours de la rencontre entre Fillon et le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono au second jour de la visite du premier ministre à Jakarta.
"Le président Yudhoyono a déjà eu l'occasion de démontrer l'attention qu'il portait à ces dossiers et au sentiment des familles", a déclaré à la presse M. Fillon. Comme il l'avait déjà indiqué à Nicolas Sarkozy en 2009, M. Yudhoyono a réitéré que "l'aspect humain était important, tout comme les relations bilatérales" mais que "la justice et le processus judiciaire ne pouvaient être ignorés" dans ces deux affaires.
Le cas de Michaël Blanc avait tendu les relations franco-indonésiennes au début des années 2000 en raison de la campagne d'opinion lancée en France pour soutenir le jeune homme, arrêté le 26 décembre 1999 à l'aéroport de Bali, avec 3,8 kilos de haschich dans deux bouteilles de plongée.
Le cuisinier routard avait échappé de justesse à la peine de mort et avait été condamné à la prison à vie, une peine commuée en 20 ans de prison en 2009 pour bonne conduite sur décision de M. Yudhoyono. Le détenu prévoit de prochainement déposer une demande de libération conditionnelle.
Pour sa part, Serge Atlaoui devrait prochainement tenter d'obtenir une révision de son procès, près de six ans après avoir été arrêté lors d'un raid policier dans un laboratoire clandestin de fabrication de drogue proche de Jakarta. L'artisan-soudeur affirme ne "pas mériter la mort" car il n'a "fait qu'installer des machines industrielles" dans ce qu'il croyait être une usine d'acrylique.