Question - Asia Bibi est toujours détenue au Pakistan. Comment agit la France pour soutenir sa cause ?
Réponse - La France est mobilisée en faveur d'Asia Bibi, condamnée à mort pour blasphème au Pakistan au mois de novembre dernier. Dès l'annonce de cette condamnation, le président de la République et le ministre d'État avaient fait part de leur vive préoccupation.
La France agit avec détermination pour sauver Asia Bibi. Son époux et sa fille ont été récemment reçues au ministère des Affaires étrangères et européennes par François Zimeray, ambassadeur pour les droits de l'Homme et Paul Jean-Ortiz, directeur d'Asie et d'Océanie. Alain Juppé a évoqué cette affaire lors d'un entretien avec le Premier ministre pakistanais le 3 mai dernier. Nous nous mobilisons également dans le cadre européen. Nous avons notamment soutenu la démarche effectuée par la délégation de l'Union européenne à Islamabad.
Cette affaire illustre de manière dramatique les risques d'atteintes aux libertés fondamentales contenues dans la notion de «délit de blasphème», notion contraire aux principes universels des droits de l'Homme. Elle nourrit un climat préoccupant d'intolérance pouvant conduire à la violence, comme l'ont tristement démontré les lâches assassinats du gouverneur du Penjab, Shahbaz Bhatti, et du ministre des Minorités, Salman Taseer, qui tous deux avaient pris la défense d'Asia Bibi. La France a fermement condamné ces assassinats.
Le Pakistan doit tenir compte des engagements auxquels il a lui même souscrit, en particulier, lors de son adhésion le 23 juin 2010 au Pacte international sur les droits civils et politiques qui garantit le droit de manifester sa religion et la liberté d'expression.
La France rappelle également son opposition constante, comme celle de ses partenaires européens, à l'usage de la peine de mort.