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RDC: attaque spectaculaire d'une prison, près de 1.000 évadés

dépêche de presse du 7 septembre 2011 - Agence mondiale d'information - AFP
peine de mort / République démocratique du Congo
(AFP) – LUBUMBASHI — Un "commando armé" a attaqué mercredi une prison au Katanga, dans le sud-est de la RD Congo, libérant près d'un millier de détenus dont des militaires auteurs d'une attaque de l'aéroport de la ville en février et un ancien chef milicien, a-t-on appris des autorités et de source militaire.

"Huit hommes armés et cagoulés sont descendus d'un minibus en profitant de la journée des visites pour passer inaperçu. Ils ont tiré sur la police et les militaires de garde, faisant deux morts, puis ont libéré un ancien chef milicien et 967 détenus au total, dont 150 ont déjà été récupérés", a déclaré à l'AFP le ministre provincial de l'Intérieur Dikanga Kazadi.

Selon une source militaire, parmi les détenus évadés de la prison Kassapa, située en périphérie de Lubumbashi, la capitale du Katanga, figurent aussi des militaires et une femme suspectée de sorcellerie qui avaient participé en février à l'attaque de l'aéroport de Lubumbashi, dans laquelle un agent de sécurité civil avait été tué.

La prison comptait quelque 1.200 détenus avant l'évasion, selon le même source.

"L'attaque a commencé à 10H00 (08H00 GMT). Il y a eu des crépitements de balles pendant deux heures entre les gardiens de la prison et les assaillants, des hommes fortements armés et habillés en civil", a déclaré à l'AFP une autre source militaire. En fin d'après-midi, le calme était revenu, a constaté l'AFP.

Le "Commandant Gédéon", de son vrai nom Kyungu Mutanga, principal chef d'une milice d'auto-défense Maï-Maï qui a sévit au Katanga au début des années 2000, "a été le premier a être libéré", a affirmé à l'AFP le ministre provincial de l'Intérieur.

En mars 2009, un tribunal militaire du Katanga avait condamné le "Commandant Gédéon" à la peine de mort pour "crimes de guerre, crimes contre l'humanité, mouvement insurrectionnel et terrorisme", commis dans les territoires katangais de Mitwaba, Pweto et Manono entre 2003 et 2006.

"Après avoir libéré ce détenu spécial, les assaillants ont demandé aux autres prisonniers de sortir", a précisé le ministre, ajoutant qu'un hélicoptère avait été mobilisé pour aider à retrouver d'autres évadés recherchés.

Des témoins ont indiqué sur place à l'AFP avoir vu plus de deux morts, dont des gardiens et des visiteurs venus voir des prisonniers, mais cette information n'a pas été confirmée officiellement.

Après l'attaque, une partie du mur d'enceinte de la prison s'est écroulée et des militaires de la Garde républicaine protégeaient le site, a constaté l'AFP dans l'après-midi.

La prison de Kassapa a été construite a l'époque de l'ancienne puissance coloniale belge. Considérée comme la plus sûre du pays, elle accueille des prisonniers politiques et des grands criminels.

Si aujourd'hui des habitations se trouvent à une centaine de mètres de l'établissement, dans le passé la prison était isolée et des mines étaient disposées tout autour pour éviter les fréquentes tentatives d'évasion.
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