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Tunisie: après la répression sous Ben Ali, congrès des droits de l'homme

dépêche de presse du 9 septembre 2011 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Tunisie
TUNIS - Réprimée et interdite d'activité sous le régime Ben Ali, la Ligue tunisienne des droits de l'homme a ouvert vendredi son sixième congrès dans une atmosphère euphorique, tout en promettant de rester vigilante pour assurer le succès de la transition démocratique en Tunisie.

Nous tenons ce congrès dans une conjoncture qui ressemble à un rêve: qui aurait pu imaginer l'année dernière à la même période que nous nous rassemblerions dans cette grande salle en présence d'un Premier ministre tunisien', a lancé Mokhtar Trifi, président de la LTDH depuis près de onze ans.

Aujourd'hui, dans un pays libéré de la tyrannie et de l'arbitraire, la LTDH ouvre une nouvelle page de son histoire, a-t-il ajouté devant des centaines d'invités au Palais des Congrès de Tunis, après une minute de silence en mémoire des martyrs de la révolution.

Le Premier ministre Béji Caïd Essebsi, les représentants des ambassades étrangères ainsi que tout le gratin de la vie politique, associative et militante tunisienne étaient présents pour ce congrès placé sous le signe de la vigilance.

Nous allons veiller à la réussite de la transition démocratique. Nous voulons assurer la réussite du rendez-vous électoral du 23 octobre. Nous voulons une justice indépendante et allons oeuvrer pour l'indemnisation des victimes de l'oppression, a énuméré M. Trifi sous les applaudissements.

Il a également promis que la LTDH continuerait à oeuvrer en faveur de l'égalité parfaite entre hommes et femmes et pour obtenir l'abrogation de la peine de mort, toujours en vigueur en Tunisie mais où aucune exécution n'a eu lieu depuis 1993.

La LTDH est un symbole. Nous connaissons les épreuves que ses activistes ont subi, et nous saluons l'abnégation et la persévérance de ses militants, a déclaré pour sa part le Premier ministre tunisien.

Les droits de l'homme ont connu une avancée considérable depuis notre prise de fonctione fin février 2011, a ajouté M. Caïd Essebsi, qui a cité l'amnistie générale décrétée après la chute de Ben Ali, l'adhésion de la Tunisie au traité de Rome sur la Cour Pénale Internationale, la loi garantissant les droits de la défense.

Pour la première fois en Tunisie des élections vont se dérouler hors de toute supervision gouvernementale, a-t-il ajouté, réitérant que son gouvernement de transition quitterait le pouvoir après le scrutin du 23 octobre.

Les Tunisiens sont appelés à élire dans moins de deux mois une assemblée constituante qui sera chargée de rédiger une nouvelle constitution pour le pays.

Née en 1977, la LTDH est la doyenne des organisations de défense des droits de l'homme en Afrique et dans le monde arabe.

Ses activités ont été interdites ou réprimées pendant des années sous le régime Ben Ali. Depuis le soulèvement populaire de décembre 2010/janvier 2011 qui a abouti à la fuite de l'ex président tunisien, la LTDH a ouvert des sections dans toutes les régions du pays et reçu des milliers de demandes d'adhésion, selon M. Trifi.

Une nouvelle direction doit être élue à l'issue du Congrès ce week-end.
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