Quatre experts des Nations Unies ont condamné jeudi l'exécution publique par pendaison d'un adolescent âgé de 17 ans, Alireza Molla Soltani, qui a eu lieu mercredi, et la pratique en cours par les autorités iraniennes d'exécuter les personnes accusées d'infractions liées aux drogues.
« Nous sommes indignés par les exécutions en Iran malgré nos appels répétés et ceux de la communauté internationale en faveur d'un moratoire », ont dit les experts dans un communiqué commun, rappelant que trois mineurs ont été exécutés en public depuis le début de cette année, selon des informations fiables.
Ces quatre experts sont le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l'homme en Iran, Ahmed Shaheed, le Rapporteur spécial sur les exécutions sommaires, Christof Heyns, la Rapporteuse spéciale sur l'indépendance de la magistrature, Gabriela Knaul, et le Rapporteur spécial sur la torture, Juan Mendez.
Ils ont souligné que « tout jugement imposant la peine de mort à des mineurs de moins de 18 ans et leur exécution sont incompatibles avec les obligations internationales de l'Iran. »
« Il y a une interdiction absolue de la peine de mort contre les personnes âgées de moins de 18 ans au moment de l'infraction en vertu du droit international sur les droits humains », ont-ils écrit, faisant référence à la Convention de l'ONU sur les droits de l'enfant et au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, auxquels la République islamique d'Iran est partie.
Rien qu'en 2011, plus de 200 personnes ont été exécutées en Iran, dont la majorité pour des infractions liées aux drogues.
Les quatre experts ont exhorté le gouvernement iranien « à mettre en œuvre immédiatement un moratoire sur la peine de mort, en particulier pour les cas liés à la drogue et concernant des mineurs. »