WASHINGTON (AFP) - Des centaines de personnes ont assisté samedi en Géorgie (sud-est des Etats-Unis) aux funérailles de Troy Davis, un Noir exécuté la semaine passée pour le meurtre d'un policier, promettant de lutter pour l'abolition de la peine de mort.
Avant le début de la cérémonie dans l'église baptiste Jonesville de Savannah, une file de plusieurs dizaines de mètres de long s'étirait aux abords de l'édifice, certaines personnes arborant un tee-shirt bleu sur lequel était écrit "I am Troy Davis" ("Je suis Troy Davis", ndlr), selon les images des funérailles diffusées sur internet.
Troy Davis a été exécuté par injection le 21 septembre après plus de 20 ans dans le couloir de la mort pour le meurtre d'un policier blanc tué par balles sur un parking de Savannah en 1989.
L'homme a toujours clamé son innocence et de nombreux doutes sur sa culpabilité se sont fait jour sans empêcher une exécution qui a été condamnée par de nombreuses personnalités dans le monde.
Face au cercueil recouvert de fleurs et entouré de photos de Troy Davis, plusieurs orateurs ont pris la parole pour appeler à lutte pour l'abolition de la peine de mort.
"Après nos pleurs, nous devons passer à l'action", a lancé Edward DuBose, président pour la Géorgie de la NAACP, principale organisation de défense des droits civiques des Noirs américains.
"Il n'y a aucun doute dans mon esprit que la Géorgie a assassiné un homme innocent", a ajouté M. DuBose, qui a appelé l'assistance à "se battre pour chaque prisonnier qui est dans le couloir de la mort dans ce pays".
A de nombreuses reprises, l'asssistance a scandé "I am Troy Davis".
Pour le directeur exécutif de la branche américaine d'Amnesty International, Larry Cox, la peine de mort est "le châtiment ultime, cruel, inhumain et dégradant et une négation du droit à la vie".
"Nous continuons de nous battre et nous n'arrêterons pas tant que nous n'aurons pas gagné, jusqu'à ce que nous ayons balayé pour toujours de ce pays une pratique qui n'est pas seulement violente mais qui est la violence", a-t-il promis.