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Attentats de Bombay: la justice suspend la condamnation à mort de l'auteur

dépêche de presse du 10 octobre 2011 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Inde
Thème :
NEW DELHI (Inde) (AFP) - La cour suprême d'Inde a suspendu lundi la condamnation à mort du seul survivant du commando responsable des sanglants attentats de Bombay en 2008, qui avaient fait 166 morts, afin d'examiner son appel.

L'appel formé par Mohammed Ajmal Amir Kasab, un Pakistanais de 23 ans, "doit être examiné" et il le sera "en toute priorité" compte tenu de l'importance du dossier, a déclaré le juge de la cour suprême, Aftab Alam. "C'est une exigence du système judiciaire" d'examiner cet appel, a-t-il dit.

Pour l'avocat Ujjwal Nikam, qui défend les intérêts de l'Etat de Maharashtra dont Bombay est la capitale, la décision de la cour suprême peut sembler "inattendue" au vu des preuves irréfutables pesant contre l'accusé mais elle n'est "pas inhabituelle" dans les cas concernant les condamnés à mort.

"C'est même habituel dans ce genre d'appels", a-t-il dit.

Kasab, condamné à mort par un tribunal d'exception en mai 2010 pour meurtres, actes de guerre contre l'Inde, complot et terrorisme, était le seul accusé survivant du commando. Les neuf autres membres ont été tués lors de l'intervention des forces de l'ordre.

Si la cour suprême confirme sa culpabilité dans les attentats et sa condamnation à la peine capitale, il pourra en dernier recours demander une grâce présidentielle.

Du 26 au 29 novembre 2008, un commando de dix hommes lourdement armés avait semé la mort dans des hôtels de luxe, un restaurant touristique, la principale gare et un centre juif de Bombay, faisant 166 morts et plus de 300 blessés.

Kasab a été déclaré coupable d'être l'un des deux auteurs du carnage à la gare, qui a fait 52 morts.

Lors du procès, l'accusation avait produit des preuves accablantes à son encontre, citant la présence d'empreintes, d'échantillons ADN ou le témoignage direct de personnes ayant raconté comment il avait ouvert le feu et jeté des grenades sur la foule.

L'Inde a imputé les attentats, qualifiés par la presse de "11-Septembre de l'Inde", au groupe extrémiste Lashkar-e-Taïba (LeT) installé au Pakistan.

En Inde, la dernière exécution, par pendaison, a eu lieu en 2004 et la précédente remontait à 1998.

Après les attentats, les relations entre l'Inde et le Pakistan, deux pays rivaux d'Asie du sud qui se sont opposés lors de trois guerres depuis leur indépendance concomitante en 1947, s'étaient brutalement tendues et le processus de paix, amorcé en 2004, avait été interrompu.

Les deux pays ont annoncé en février avoir convenu de reprendre leurs pourparlers de paix et plusieurs rencontres bilatérales de haut niveau se sont déjà déroulées à New Delhi ou Islamabad.
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