QUESTION ÉCRITE posée par Domenico Antonio Basile (UEN) au Conseil
Considérant que:
— il y a quelques jours, dans la prison iranienne de Rasht, la jeune artiste peintre Delara Darabi, qui avait avoué il y a plusieurs années, alors qu'elle était encore mineure, un homicide qu'elle n'avait pas commis mais dont son fiancé de l'époque était responsable, comme l'ont prouvé par la suite des dizaines de témoignages et de preuves, a été pendue sans que soient avertis ni ses parents ni ses avocats;
— cette «exécution» contrevient à la déclaration de l'ONU sur les droits des mineurs;
— dans la prison-forteresse d'Evin, non moins tristement célèbre, les autorités iraniennes détiennent en isolement Roxana Saberi, jeune journaliste irano-américaine indépendante de 31 ans condamnée à trente ans de prison, dans l'attente de son procès d'appel, réellement coupable non pas d'activités d'espionnage, mais d'avoir documenté, à travers des reportages diffusés sur la BBC et publiés par la presse américaine, les turpitudes des ayatollahs;
— la terreur baigne toute la société iranienne et les bourreaux du régime, s'ils ne peuvent se débarrasser des voix les plus connues de l'opposition, n'ont pas reculé devant Zahra Kazemi, reporter irano-canadienne torturée à mort et, plus récemment, le blogueur Mir Sayafi;
— les récents événements survenus en Iran ne constituent certes pas une réponse appropriée à la politique d'ouverture et de dialogue adoptée récemment par le président des États-Unis Barack Obama, perçue positivement dans les plus hautes sphères politico-institutionnelles européennes et les cercles liberal les plus mondains du vieux continent,
le Conseil pourrait-il préciser s'il n'estime avoir toutes les raisons:
1. de retirer, en accord éventuel avec l'administration étatsunienne, la main tendue à M. Ahmadinejad, notamment parce qu'elle est tachée du sang des innocents, et d'engager avec Téhéran un nouvel et intransigeant contentieux fondé précisément sur le respect des droits de l'homme, en impliquant les gouvernements des deux principaux partenaires commerciaux de ce pays d'Asie centrale, à savoir l'Allemagne et l'Italie;
2. d'inviter l'ONU à se prononcer sur la violation de sa propre déclaration sur les droits des mineurs, ratifiée également par l'Iran, et à se faire l'interprète d'une politique «moralement appropriée» à l'égard des nombreux tyrans qui sévissent encore dans le monde et différente de celle adoptée actuellement par le Palais de Verre, qui permet au président iranien d'être accueilli sur les rives de l'Hudson avec les honneurs dus aux princes et de s'ériger hypocritement, du haut de cette tribune de premier plan, en tant que fustigateur de la perversion mondiale?