Réponse
L'UE suit de près le cas d'Amina Lawal, comme elle l'a indiqué dans sa déclaration du 21 août 2002 dans laquelle elle se disait profondément préoccupée par la décision de la cour d'appel rejetant l'appel formé par la jeune femme.
Le Conseil estime, suivant ainsi les recommandations des avocats d'Amina Lawal selon lesquels les actions de soutien doivent être menées dans la discrétion et la confidentialité, qu'il n'est ni souhaitable ni opportun d'intervenir dans cette affaire tant que celle-ci est en cours d'instance. À ce stade, il paraît plus constructif d'adopter une démarche générale plutôt que d'isoler l'affaire. Dans le cadre du dialogue politique avec le Nigeria à différents niveaux, notamment celui des chefs de mission à Abuja, l'UE a réaffirmé sa position sur la peine de mort et encouragé le gouvernement du Nigeria à continuer d'œuvrer à l'abolition de la peine de mort et à la prévention de toutes les formes de peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. En ce qui concerne cette condamnation en particulier, l'UE souligne la nécessité pour le Nigeria de garantir que la constitution demeure la loi suprême du pays, compte tenu des problèmes constitutionnels soulevés dans certains États par l'application de la Charia.
Le Conseil continue à insister auprès des autorités nigérianes pour qu'elles respectent pleinement les droits de la personne et la dignité humaine, notamment en ce qui concerne les femmes(1).
(1) Le Nigeria a ratifié, sans réserve, la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. L'UE a donc rappelé au gouvernement du Nigeria que les parties à cette convention condamnent la discrimination à l'égard des femmes sous toutes ses formes et conviennent de poursuivre par tous les moyens appropriés et sans retard une politique tendant à éliminer la discrimination à l'égard des femmes.