Réponse donnée par M. Marín au nom de la Commission
Par le biais de sa délégation à Islamabad, la Commission a suivi de très près le cas d'Ayub Masih et a exprimé sa vive préoccupation au sujet de la mort de l'évêque de Faisalabad.
La Commission a participé à une mission d'enquête à Faisalabad et à Sahiwal et a rencontré des membres du personnel diocésain, les parents d'Ayub Masih et des chrétiens.
Le 14 mai 1998, la troïka de l'Union a accompli une démarche concernant la législation sur le blasphème auprès du ministre pakistanais de la justice et a exprimé une grande inquiétude sur l'existence de la peine de mort pour le blasphème, en soulignant la nécessité de prendre les mesures appropriées pour éviter les excès.
Théoriquement, la protection de la liberté religieuse peut coexister avec une législation sur le blasphème. Le problème réside dans la manière dont elle est appliquée, dans la possibilité d'abus et dans la sévérité de la sanction prévue par la législation.
Bien que la liberté religieuse soit actuellement garantie par la constitution pakistanaise, les collectivités religieuses minoritaires craignent qu'une islamisation de l'État pourrait restreindre davantage cette liberté. De plus, l'existence de la peine de mort pour le blasphème peut être exploitée pour menacer et intimider les groupes minoritaires.
La Commission attache une grande importance à tous les aspects des droits de l'homme au Pakistan et, par conséquent, à la protection de la liberté religieuse. C'est pourquoi elle continuera à suivre de près l'évolution de la situation et à participer à toutes les actions visant à améliorer le respect des droits de l'homme dans le pays.