Le parquet a requis la peine maximale - vraisemblablement la mort - à l'encontre de l'Américano-Iranien accusé par l'Iran d'"espionnage au profit de la CIA", lors de la première audience de son procès mardi à Téhéran, a rapporté l'agence Fars.
Les aveux d'Amir Mirzaï Hekmati «montrent clairement que l'accusé a coopéré avec la CIA et a agi contre la sécurité nationale (iranienne). C'est pourquoi je demande la peine maximale», a déclaré le procureur, selon l'agence. En Iran, l'espionnage est passible de la peine capitale.
Mi-décembre, la télévision d'Etat iranienne avait diffusé des images dans lesquelles on voyait Amir Mirzaï Hekmati, un ancien Marine de 28 ans né aux Etats-Unis d'une famille iranienne, avouer avoir eu pour «mission» d'infiltrer le ministère du Renseignement pour le compte du renseignement américain.
Le jeune homme, rasé de près, d'apparence orientale, parle couramment farsi dans la vidéo ainsi qu'anglais avec un accent américain. Mais les conditions de ses aveux restent inconnues, Téhéran ayant refusé une visite consulaire de l'ambassade suisse, qui représente les intérêts américains en Iran.
«Dans cette mission, j'ai été dupé par les services de renseignement américains. Bien que je sois entré en Iran avec pour mission d'infiltrer les services de renseignement iraniens pour devenir une source d'information de la CIA, je ne voulais pas personnellement porter atteinte à l'Iran car j'avais l'intention de vivre en Iran et de ne pas retourner aux Etats-Unis», a-t-il dit selon Fars.
«J'ai eu un premier entretien avec la CIA en 2009 (...). Ensuite, j'ai eu plusieurs autres entretiens et une formation de cinq mois (...) avant d'être envoyé en Irak, où j'ai passé neuf mois», a expliqué Amir Mirzaï Hekmati.
«Après l'Irak, j'ai été contacté par la CIA (...). Ils m'ont dit de transmettre des informations à l'Iran et de me faire payer», a-t-il expliqué, en précisant qu'on lui avait promis 500'000 dollars pour ce travail. Il a également affirmé que les agents de la CIA lui avaient donné comme consigne de se présenter comme un «soldat américain mécontent de la politique des Etats-Unis».
A l'audience, l'avocat assigné pour la défense de Amir Mirzaï Hekmati a critiqué l'acte d'accusation, selon Fars. Le juge Abolghassem Salavti, qui présidait l'audience, a affirmé qu'après «avoir reçu la plaidoirie de l'avocat, il (prononcerait) son jugement», selon Fars. Le gouvernement américain a rejeté les accusations d'espionnage contre Amir Mirzaï Hekmati et réclamé sa libération immédiate.