DUBAI - La cour de cassation de Bahreïn a annulé lundi la condamnation à mort de deux militants chiites, accusés du meurtre de deux policiers, et la peine de prison à vie infligée à trois autres dans le même dossier, a indiqué leur avocat.
Ali Abdallah Hassan al-Singace et Abdel Aziz Abdallah Ibrahim Hussein avaient été condamnés à mort en avril par un tribunal d'exception, alors que le roi avait proclamé à la mi-mars l'état d'urgence au lendemain de l'arrivée dans le royaume de troupes du Golfe venues l'aider à contenir un mouvement de contestation chiite.
Le verdict a été annulé et l'affaire renvoyée devant la cour d'appel, a déclaré l'avocat Mohsen al-Alaoui.
C'est positif et nous sommes optimistes, a-t-il ajouté, disant son intention d'utiliser devant la cour d'appel le témoignage d'un policier affirmant que les preuves avaient été fabriquées de toutes pièces.
Les cinq militants faisaient partie d'un groupe de sept personnes jugées pour le meurtre de deux policiers. Les deux autres avaient été condamnées à mort par contumace et leur peine n'a pas été annulée en cassation.
Parallèlement, une vingtaine de médecins et de membres du personnel de l'hôpital Salmaniya de Manama, condamnés en première instance à différentes peines de prison pour soutien aux manifestants chiites, ont comparu lundi devant une cour d'appel.
Ils ont notamment demandé de réintégrer leur travail, de pouvoir voyager et de se faire payer leurs salaires bloqués, a indiqué à l'AFP l'un d'eux le Dr. Ali Alekri.
Les accusés ont également réclamé le report de leur procès jusqu'à une décision de la Cour constitutionnelle attendue le 25 janvier sur la légalité du tribunal d'exception devant lequel ils ont été jugés en première instance.
Le tribunal a décidé de poursuivre l'examen de l'affaire le 19 mars.
Dans une troisième affaire, un tribunal civil a reporté au 25 janvier le procès de huit personnes accusées d'avoir formé une cellule terroriste, liée à l'Iran, dont trois sont jugées par contumace.
En novembre, le ministère de l'Intérieur avait affirmé que les membres de ce groupe avaient notamment planifié d'attaquer l'ambassade saoudienne à Manama et le pont reliant Bahreïn à l'est de l'Arabie saoudite.
Le mouvement de protestation contre la dynastie sunnite des Al-Khalifa, déclenché en février par les chiites, majoritaires dans le pays, a été violemment réprimé à la mi-mars. Une commission d'enquête indépendante a dénoncé un usage excessif et injustifié de la force de la part des autorités dans un rapport publié le 23 novembre.