BAGDAD - L'exécution de onze hommes, dont des membres d'Al-Qaïda, pour leur implication dans le double attentat ayant fait plus de 100 morts en août 2009 à Bagdad, a été ratifiée jeudi par la présidence de la République irakienne, ouvrant la voie à leur pendaison.
La présidence a approuvé jeudi l'exécution de onze personnes responsables de l'attaque contre les ministères des Affaires étrangères et des Finances, a affirmé à l'AFP un responsable de cette institution.
La ratification de la peine de mort a pris beaucoup de temps en raison de nombreux appels devant la justice, a-t-il ajouté sans vouloir être identifié.
Un tribunal irakien avait condamné à mort ces prévenus le 14 janvier 2010. Le 19 août 2009, deux camions chargés de deux tonnes d'explosifs avaient explosé devant le ministère des Affaires étrangères et celui des Finances à Bagdad, alors qu'un troisième avait été désamorcé. Au moins 106 personnes avaient été tuées et près de 600 blessées.
Selon la Constitution irakienne, les peines de mort doivent être ratifiées par la présidence pour pouvoir être appliquées.
Le chef de l'Etat Jalal Talabani suit actuellement un traitement médical en Allemagne et le vice-président Tarek al-Hachemi est réfugié au Kurdistan après qu'un mandat d'arrêt eut été délivré contre lui fin 2011. Seul le deuxième vice-président Khodaïr al-Khouzaï, un chiite chef du parti Dawa islamique, se trouve dans la capitale.
Parmi les condamnés à mort figure Salem Abed Jassem qui avait reconnu avoir reçu des fonds pour les attentats de la part du général de brigade Nabil Abdel Rahmane, un officier de l'armée sous le règne de Saddam Hussein et qui séjourne actuellement en Syrie, selon la source judiciaire.
Deux membres du réseau Al-Qaïda, Ishaq Mohammed Abbas, et son frère Moustapha, figurent aussi au nombre des condamnés à mort, a-t-on ajouté. Ils avaient été détenus dans le passé dans le camp d'internement de Bucca, au sud de Bagdad, géré par l'armée américaine et fermé en septembre.
Ces hommes sont le cerveau des attaques d'août, a déclaré à l'AFP un responsable lié à l'enquête sur les attentats qui avaient été les plus sanglants en 18 mois dans le pays.
Les autres ont acheté les explosifs et les ont transportés jusqu'à Bagdad, a-t-il dit sous couvert de l'anonymat.
Les autorités irakiennes avaient aussi arrêté onze hauts gradés de la sécurité soupçonnés d'avoir failli dans la protection de Bagdad, où les habitants avaient crié leur colère devant l'incurie du gouvernement.
Bagdad accusait à l'époque Damas de fermer les yeux sur les agissements d'affidés de l'ex-président irakien Saddam Hussein, qui, selon des responsables irakiens, planifiaient à partir de la Syrie des attaques sanglantes sur son territoire.