(Agence France-Presse) Kampala, Ouganda - Le gouvernement ougandais a affirmé qu'il ne soutenait pas la proposition de loi durcissant les peines contre les homosexuels, tout en défendant le droit au débat parlementaire et en fustigeant les critiques occidentales contre le texte.
«La proposition de loi a été déposée par un député de base, elle ne fait pas partie du programme législatif du gouvernement et ne bénéficie pas du soutien du premier ministre ou du cabinet» a souligné le gouvernement dans un communiqué mercredi soir.
«Cependant, l'Ouganda étant une démocratie constitutionnelle, il est normal que si une proposition de loi déposée de façon indépendante est présentée devant le Parlement, elle soit débattue,» ajoute le texte.
L'homosexualité, illégale en Ouganda, est passible de longues années de prison, mais le Parlement envisage depuis 2009, avec cette proposition de loi, de la punir de mort dans certains cas de récidive ou en cas de relations sexuelles avec un mineur.
Sous la pression internationale, les députés ougandais avaient ajourné leurs débats en mai dernier. La nouvelle proposition de loi a été a nouveau déposé mardi par son auteur, le député David Bahati.
Le gouvernement ougandais affirme que le texte qui revient sur la table des parlementaires ne prévoit plus la peine capitale. Mais des députés ont suggéré ces derniers jours le contraire, indiquant que la proposition de loi était celle d'origine.
La relance du processus parlementaire autour de ce document décrié par les organisations de défense des droits de l'homme, les États-Unis ou encore le Royaume-Uni a déclenché une nouvelle salve de critiques. Amnistie Internationale a notamment appelé les députés ougandais à ne pas «légaliser la haine».
Mais le gouvernement a rejeté toutes les critiques, se demandant pourquoi les détracteurs du texte ne s'attaquaient pas à «de bien plus graves et plus draconiennes législations sur l'homosexualité dans d'autres pays».
«On pourrait par exemple se demander si l'Ouganda aurait autant attiré l'opprobre s'il entretenait une relation avec les États-Unis et les pays européens aussi proche que celle de l'Arabie saoudite» qui, dit-il, «punit les homosexuels à la peine capitale».