Amnesty International a appelé la Malaisie à ne pas remettre à Ryad le Saoudien Hamza Kashgari, arrêté jeudi à Kuala Lumpur, car, accusé de propos blasphématoires sur Twitter, il risque l'exécution dans son pays, dans un communiqué parvenu samedi à l'AFP.
"Hamza Kashgari est confronté à un risque imminent de renvoi forcé vers l'Arabie saoudite où il pourrait être exécuté", a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe d'Amnesty pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, citée dans le communiqué.
"Amnesty International considère Hamza Kashgari comme un prisonnier d'opinion depuis qu'il a été arrêté en Malaisie pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d'expression", a ajouté Mme Hadj Sahraoui, appelant à "sa libération immédiate et inconditionnelle".
Le jeune Saoudien, qui a fui son pays pays après avoir reçu des menaces de mort pour des propos jugés blasphématoires sur Twitter, a été placé en détention jeudi à sa descente d'avion à Kuala Lumpur, avait indiqué le porte-parole de la police malaisienne Ramli Yoosuf.
Son interpellation avait fait suite à un mandat d'arrêt émis par Interpol à la demande des autorités saoudiennes, avait-il ajouté.
Hamza Kashgari, qui travaille pour un quotidien local de Jeddah, dans l'ouest de l'Arabie saoudite, avait publié la semaine dernière sur Twitter un message adressé au prophète Mahomet au jour anniversaire de sa naissance.
"Au jour de ton anniversaire, je ne m'inclinerai pas devant toi (...) j'ai aimé certaines choses en toi mais j'en ai abhorré d'autres, et je n'ai pas compris beaucoup de choses à ton sujet", avait-il écrit.
Ses propos ont provoqué une levée de boucliers sans précédent sur la Toile tandis que le comité saoudien des fatwas (édits religieux) a affirmé que le tweet constituait "une apostasie", un crime passible de la peine de mort dans le pays ultraconservateur.
La Malaisie, pays majoritairement musulman mais réputé modéré, ne possède pas de traité d'extradition avec l'Arabie saoudite mais d'autres accords bilatéraux pourraient permettre le transfèrement du jeune homme, a précisé à l'AFP un responsable du ministère malaisien de l'Intérieur.
Kuala Lumpur entretient des relations étroites avec Ryad.