La Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) a exprimé son "indignation" et sa "consternation" après les exécutions jeudi au Tchad de huit condamnés à mort, dans un communiqué reçu vendredi par l'AFP à Libreville.
"La FIDH exprime sa plus vive indignation et consternation", indique ce texte qui rappelle qu'aucune exécution n'était plus intervenue au Tchad depuis 1991.
"Ces exécutions constituent une gifle cinglante à l'Etat de droit dont les autorités tchadiennes allèguent de la consolidation au Tchad. Quant à l'argument avancé de lutter, par l'application de la peine de mort, contre l'insécurité, il doit être dénoncé avec la plus grande vigueur", comme étant "aussi vain qu'inefficace et fallacieux", écrit la FIDH.
La FIDH estime que "la peine de mort est contraire à la dignité humaine proclamée par la Déclaration universelle des droits de l'Homme et au droit à la vie garanti par l'article 4 de la Charte africaine des droits de l'Homme et des peuples, et l'article 6 du Pacte international sur les droits civils et politiques ratifiés par le Tchad".
Elle demande à la Commission africaine réunie actuellement à Banjul de "condamner ces exécutions et exhorter le Tchad à adopter un moratoire sur les exécutions, avec pour objectif final l'abolition de la peine de mort".
La FIDH souligne dans son communiqué que quatre des huit condamnés tchadiens ont été fusillés alors que leur pourvoi en cassation n'avait pas été examiné par la Cour suprême du Tchad, et que "l'ensemble des voies de recours prévues par la loi n'avaient pas été épuisées".
Huit condamnés à mort ont été fusillés jeudi au Tchad, sept à N'Djamena et un à Abéché (est), premières exécutions depuis 1991 dans ce pays.
Les autorités tchadiennes ont justifié ces exécutions comme un "exemple" donné à ceux qui participent à la forte insécurité déplorée dans ce pays semi-sahélien d'environ huit millions d'habitants.