TEHERAN - La Cour suprême iranienne a annulé la peine capitale infligée à l'Américano-iranien Amir Mirzaï Hekmati, un ancien Marine, ont annoncé des médias iraniens, citant une haut responsable judiciaire.
Le verdict a été annulé par la Cour suprême et le cas a été renvoyé devant le tribunal pour y être de nouveau jugé, a dit le procureur général Gholam Hossein Mohseni Ejei lors d'une conférence de presse, selon les agences ISNA et Fars.
Le tribunal révolutionnaire de Téhéran avait début janvier reconnu coupable de collaboration avec un pays hostile et d'espionnage pour la CIA cet ex-Marine de 28 ans né aux Etats-Unis d'une famille iranienne. Il avait été condamné à mort.
La Maison Blanche avait condamné le verdict, affirmant que les accusations selon lesquelles M. Hekmati travaillait pour la CIA ou avait été envoyé par (la centrale américaine du renseignement) en Iran sont fausses.
Mi-décembre, la télévision d'Etat iranienne avait diffusé des images montrant M. Hekmati avouer avoir eu pour mission d'infiltrer le ministère du Renseignement pour le compte de la CIA. Mais les conditions de ses aveux restent inconnues.
M. Hekmati a reconnu avoir eu l'intention d'infiltrer les services de renseignements de la République islamique pour aider la CIA, selon les médias iraniens.
Dans cette mission, j'ai été dupé par les services de renseignements américains. Bien que je sois entré en Iran avec pour mission d'infiltrer les services de renseignements iraniens et pour devenir une source d'information de la CIA, je ne voulais pas personnellement porter atteinte à l'Iran car j'avais l'intention de vivre en Iran et de ne pas retourner aux Etats-Unis, a-t-il ajouté.
Les Etats-Unis ont appelé à sa libération. Le département d'Etat avait précisé que des diplomates suisses, qui représentent les intérêts américains à Téhéran en l'absence d'ambassade, avaient demandé à voir Amir Mirzaï Hekmati, mais que cela leur avait été refusé.
Le jeune homme, identifié par les services de renseignement iraniens pendant une formation en Afghanistan, a été arrêté dès son entrée en Iran, selon le ministère iranien du Renseignement.
Sa famille aux Etats-Unis a affirmé à des médias américains qu'il s'était rendu en Iran pour rendre visite à sa grand-mère et n'était pas du tout un espion.
Le New York Times avait rapporté en février que sa mère Benhaz Hekmati avait pu lui rendre visite à plusieurs reprises fin janvier.
Selon le journal, elle serait allée toute seule à Téhéran le 28 janvier pour rendre visite à son fils dans le couloir de la mort et serait parvenue à le voir à trois reprises, à chaque fois durant une heure, avant de retourner aux Etats-Unis.
Dans une déclaration au quotidien new-yorkais, celle-ci a affirmé que les responsables iraniens s'étaient alors montrés hospitaliers et respectueux.
M. Hekmati a été jugé en tant que citoyen iranien, l'Iran ne reconnaissant pas la double nationalité.
Téhéran fait régulièrement état de l'arrestation d'espions ou de saboteurs travaillant pour les Etats-Unis ou Israël.