MOSCOU - Amnesty International a sévèrement dénoncé mardi le "système pénal défaillant" en Ouzbékistan. L'organisation a déclaré qu'il conduisait à des "exécutions dues à des erreurs judiciaires ou à des procès grossièrement injustes".
"Dans des circonstances où la torture est systématique, la corruption répandue à toutes les étapes, de l'enquête aux demandes de grâce, et où les tribunaux infligent la peine capitale sans s'apppuyer sur des critères objectifs et accessibles au public, le maintien de la peine de mort est particulièrement irresponsable et injustifiable", écrit l'organisation humanitaire dans un rapport.
Intitulé "La justice seulement au ciel - la peine de mort en Ouzbékistan", le document examine tant des cas où la peine de mort a été infligée à des "fondamentalistes islamiques" présumés que d'autres, concernant des affaires sans connotation politique.
Amnesty déplore le peu de cas fait par Tachkent des préoccupations de l'étranger. "Au moins neuf jeunes gens ont été exécutés malgré des interventions de la Commission des droits de l'Homme des Nations unies", relève le rapport, notant toutefois que dans onze cas soulevés ces trois dernières années par des militants locaux et la communauté internationale, la peine de mort a pu être commuée.
"La corruption est si répandue que le choix entre la vie et la mort d'un accusé dépend de la situation sociale et économique de sa famille", affirme par ailleurs l'organisation. "Des parents croient souvent davantage à l'efficacité d'un pot-de-vin que d'un avocat, et Amnesty International connaît des cas documentés dans lesquels des familles ont perdu tous leurs biens et ont été ruinées".