28 août 2012 – Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, Christof Heyns, a exhorté mardi le gouvernement de la Gambie à épargner la vie de 39 prisonniers dans le couloir de la mort, suite aux exécutions de neuf personnes commises dimanche. Ces exécutions étaient les premières dans le pays depuis 1985.
« Je condamne fermement les exécutions qui ont eu lieu la semaine dernière en Gambie, et appelle à suspendre les exécutions programmées. Cette vague d'exécutions est un recul considérable pour le pays et la protection du droit à la vie dans le monde entier », a déclaré M. Heyns. « Ces exécutions sapent les progrès réalisés par le passé vers l'abolition de la peine capitale en Gambie ».
L'expert indépendant de l'ONU a rappelé que le pays avait été parmi les premiers de la région à entreprendre d'abolir la peine capitale dans la loi et dans la pratique, avec un moratoire d'une durée 27 ans et l'abolition de cette peine pour les crimes liés au trafic de stupéfiants en 2011.
« Je suis préoccupé par le fait que ces peines ont été prononcées en violation des normes juridiques internationales, dont les dispositions relatives aux crimes graves. D'après les preuves présentées, les procès des personnes condamnées n'auraient pas respecté les procédures régulières », a souligné M. Heyns.
« Les exécutions ont été conduites dans le plus grand secret, loin du public et des familles des condamnés, et ne respecteraient pas les obligations de transparence », a expliqué le Rapporteur spécial. Le Président de la Gambie, Yahya Jammeh, a annoncé son intention de veiller à ce que les exécutions soient menées à bien au cours des prochaines semaines.