La Commission africaine des droits de l'homme et des peuples (la Commission) est profondément préoccupée par le Communiqué de presse publié par le Gouvernement de la République de Gambie confirmant l'exécution, le Dimanche 26 août 2012, par un peloton d'exécution, des neuf (9) condamnés à mort ci-après :
- Dawda Bojang ;
- Malang Sonko ;
- Ex-Lieutenant Lamin Jarjou ;
- Ex-Lieutenant Alieu Bah ;
- Ex-Sergeant Lamin F. Jammeh ;
- Buba Yarboe ;
- Lamin B.S Darboe ;
- Gebe Bah ; et
- Tabara Samba.
Ces exécutions constituent un mépris total des obligations de la République de Gambie en vertu de la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples, d'autres instruments régionaux et internationaux des droits de l'homme auxquels la Gambie est partie, ainsi que de l'Acte constitutif de l'Union africaine dans lequel « le respect du caractère sacro-saint de la vie humaine » est un principe qui devrait être suivi par tout Etat membre [Article 4(o)].
Ces exécutions constituent un recul par rapport aux avancées enregistrées par l'Etat quant à une éventuelle abolition de la peine de mort, si l'on considère que le moratoire a été observé par l'Etat au cours des trente-et-une (31) dernières années. La Commission réitère par conséquent son appel au Gouvernement de la République de Gambie pour qu'il continue à observer le moratoire de la peine de mort et prenne toutes les mesures nécessaires pour que les condamnés à mort qui restent ne soient pas exécutés.
Banjul, Gambie, le 29 août 2012.