Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, qui a lancé jeudi une campagne à l'ONU pour l'abrogation universelle de la peine de mort, a rencontré un ex-condamné à mort innocenté par un test ADN après neuf ans de prison.
M. Fabius s'est entretenu pendant une demi-heure avec Kirk Bloodsworth, un Américain condamné à la peine capitale pour le meurtre d'une fillette et finalement innocenté par des tests ADN avant d'être libéré en 1993. Le ministre a salué "le courage" de l'ancien condamné, qui milite aujourd'hui contre la peine capitale. M. Bloodsworth a remercié pour sa part la France de son combat contre cette sanction "inhumaine".
Dans la matinée, le chef de la diplomatie française et son homologue béninois Nassirou Arifari Bako, dont le pays préside l'Union africaine, avaient tenu une réunion avec une vingtaine de pays en marge de l'Assemblée générale de l'ONU pour convaincre de la nécessité d'abolir la peine capitale. "C'est un thème qui nous tient à coeur, car la peine de mort est inefficace, irréversible et inhumaine", a déclaré M. Fabius à l'issue de la réunion. "Il n'y a pas de meilleur endroit que les Nations unies pour lancer ce combat", a-t-il ajouté.
M. Bako, dont le pays a ratifié en juin dernier le protocole relatif à l'abolition de la peine de mort, a souligné que "deux tiers des 193 pays membres de l'ONU ne la mettent plus en application". "Nous devons aller vers l'abolition totale", a-t-il déclaré.
D'autres rencontres internationales sont prévues dans le cadre de cette campagne, le 9 octobre à Paris, dans quelques mois à Rabat, et en juin à Madrid, a précisé M. Fabius.