Manille (Agence Fides) - Satisfaction et reconnaissance envers le gouvernement : ce sont les réactions que l'annonce de l'abolition de la peine capitale dans les Philippines a suscité parmi les évêques et toute la communauté catholique philippine. Le 7 juin le Congrès des Philippines a approuvé un décret qui abolit la peine de mort prévue par une loi de 1994, pour les crimes comme l'enlèvement, l'homicide et le trafic de drogue.
Les premières félicitations sont arrivées par la présidente Gloria Macapagal Arroyo, qui a souligné que ce choix n'est pas "une marque de faiblesse face au crime", mais au contraire représente "la victoire de la vie". Remerciant le Congrès pour avoir agi avec rapidité, la présidente Arroyo a communiqué que le décret aurait vite sa signature lui permettant d'entrer officiellement en vigueur. Le 15 avril la présidente Arroyo avait changé en prison à vie les condamnations à mort déjà prononcées par les tribunaux. Maintenant environ 1.200 condamnés à mort bénéficieront du changement de la peine de mort en prison à vie. Dans le pays un moratoire aux exécutions promulguées en 2000 était en vigueur, à l'occasion du Grand Jubilé, sur la proposition de l'Eglise catholique. L'année précédente, entre 1999 et 2000, le gouvernement philippin avait exécuté sept personnes.
"En tant que chrétiens - a affirmé Mgr Pedro Arrigo, Président de la Commission Episcopale pour le soin pastoral des détenus - nous croyons qu'à tous ceux qui se sont trompés doit être donné la possibilité de se repentir, de changer de vie, d'attitudes et de demander pardon pour leurs actions". Les Philippines sont le 125e Etat du monde qui a décidé d'abroger la peine capitale, le 25e dans la zone de l'Asie Pacifique.
L'abrogation a suscité de l'enthousiasme dans les paroisses, dans les associations, parmi les mouvements catholiques, dans les chapelles des prisons et dans toutes les organisations civiles abolitionnistes. La Communauté Sant'Egidio a écrit que "la disposition rend honneur à la nation philippine et à ses gouvernants" et "constitue un événement d'une importance considérable et un acte déterminant dans le chemin vers l'élimination de la peine de mort dans le monde". Amnesty International souhaite que "ce geste incite d'autres pays de la région à prendre la même décision".