TEHERAN (AFP) - L'Iran a exécuté lundi dix trafiquants de drogue dans une prison de Téhéran, selon le bureau du procureur, en dépit de plusieurs appels d'Amnesty International à la clémence.
Les dix hommes, appartenant à deux réseaux différents démantelés dans la capitale, avaient été condamnés pour des trafics portant sur plus d'une tonne d'opium et une tonne de "cristal" (métamphétamines), selon le site du bureau du procureur de Téhéran.
L'organisation humanitaire Amnesty International avait appelé à plusieurs reprises ces derniers jours l'Iran à ne pas exécuter ces condamnés, estimant que la peine de mort pour trafic de drogue était excessive.
Les trois-quarts des exécutions en Iran --plusieurs centaines par an-- concernent des trafiquants de drogue, en vertu d'une "loi anti-narcotique" très dure en vigueur dans le pays.
Selon Amnesty International, au 9 octobre, quelque 344 personnes avaient été exécutées depuis le début de l'année en Iran, pour la plupart des trafiquants. En 2011, toujours selon Amnesty, l'Iran avait procédé à au moins 360 exécutions, les trois quarts pour des affaires de drogue.
L'Iran est l'un des pays qui procèdent au plus grand nombre d'exécutions dans le monde, avec la Chine, l'Arabie saoudite et les Etats-Unis. En vertu de la charia (loi islamique), le meurtre, le viol, le vol à main armée, le trafic de drogue et l'adultère y sont passibles de la peine capitale.
Importante route de transit de la drogue vers l'Europe et le Moyen-Orient, l'Iran en est aussi une victime directe, avec quelque deux millions de drogués dont 400.000 héroïnomanes pour une population de 75 millions, selon des estimations officielles.
Quelque 3.656 décès liés à l'usage de drogue ont été enregistrés lors de la dernière année iranienne (mars 2011/mars 2012), selon les chiffres officiels du ministère de la Santé.