Agence France-Presse - Washington
Le gouverneur démocrate du Maryland a annoncé mardi qu'il présenterait cette semaine une proposition de loi pour abolir la peine de mort dans cet État de l'est des États-Unis, qui pourrait ainsi devenir le 18e État sur 50 à y renoncer.
«Cette semaine, nous allons présenter une loi pour abolir la peine de mort dans le Maryland», a déclaré le démocrate lors d'une conférence de presse organisée par une association de défense des droits des Noirs (NAACP).
«La peine de mort coûte cher, elle est inefficace et il n'est pas certain qu'elle soit exécutée de manière juste», a-t-il ajouté sous les applaudissements de militants pour les droits de l'homme, de membres du clergé et d'élus.
«Pour 8,7 Américains envoyés dans le couloir de la mort, il y a une personne innocentée», a-t-il fait valoir.
Le Maryland n'a exécuté ni prononcé de peine capitale depuis 2005, selon le Centre d'information sur la peine capitale (DPIC). Actuellement, cinq prisonniers y attendent dans le couloir de la mort.
Le gouverneur O'Malley s'était une première fois engagé en 2009 contre la peine de mort, qu'il juge «intrinsèquement injuste», et avait promis de verser aux familles des victimes l'argent qui aurait servi aux exécutions. La proposition de loi avait échoué.
«Chaque dollar dépensé pour financer une peine de mort inefficace est un dollar de moins dépensé dans des outils efficaces de lutte contre le crime», a-t-il ajouté, précisant que «condamner une personne à mort coûte trois fois plus cher que condamner un homme à la réclusion à la perpétuité».
«La majorité des exécutions ont lieu en Iran, Corée du Nord, Chine, Yémen et États-Unis. La question est: qui voulons-nous être?», a-t-il conclu.
L'année dernière, le Connecticut était devenu le 17e État américain sur 50 à abolir la peine capitale, portant à près des deux tiers (29) le nombre d'États ayant renoncé au châtiment suprême, soit par la loi soit dans les faits, selon le DPIC.