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Bangladesh: un prédicateur condamné à mort pour des crimes de guerre en 1971

dépêche de presse du 21 janvier 2013 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Bangladesh
DACCA - Un religieux musulman célèbre pour ses prêches télévisés a été condamné à mort lundi au Bangladesh par un tribunal controversé mis en place pour juger les crimes de guerre commis lors de la guerre d'indépendance contre le pouvoir central pakistanais en 1971.

Le maulana Abul Kalam Azad, 63 ans et en fuite, est la première personne à être condamnée par le Tribunal international des crimes du Bangladesh (ICT), créé par le gouvernement pour juger ceux qui sont accusés notamment de viols et de meurtres pendant la guerre d'indépendance de l'ex-Pakistan oriental entre mars et décembre 1971.

Le tribunal a été baptisé ainsi en dépit de l'absence de toute implication ou supervision des Nations unies.

Un des principaux leaders du Jamaat-e-Islami, le plus grand parti religieux de l'opposition, le maulana (titre religieux) Azad a présenté de nombreuses années des prêches très suivis sur la chaîne nationale puis sur des télévisions privées.

Il a été déclaré coupable de sept chefs d'accusation sur huit, dont génocide, meurtre et viol, a annoncé le juge Obaidul Hasan devant un tribunal bondé et sous haute sécurité. Il a été condamné à la mort par pendaison.

Le religieux était jugé par contumace car il a disparu depuis l'annonce d'une enquête le visant.

C'est un jour historique pour le pays. C'est une victoire pour l'humanité. Le peuple du Bangladesh peut désormais pousser un soupir de soulagement, a déclaré le procureur général, Mahbubey Alam, en s'adressant aux journalistes massés devant le tribunal.

Ce tribunal spécial a été accusé d'avoir été mis en place par le pouvoir pour des motifs politiques après qu'il fut chargé de juger tous les dirigeants du Jamaat-e-Islami. Au total, 11 figures de l'opposition --9 du Jamaat et deux du Parti Nationaliste du Bangladesh (BNP)-- y sont accusés de crimes de guerre.

Le BNP et le Jamaat, ainsi que des organisation de défense des droits de l'Homme, ont dénoncé ces procès devant ce tribunal spécial, les qualifiant de farce aux motivations politiques.

La naissance du Bangladesh constitue le dernier volet de la partition de l'Empire britannique des Indes, amorcée les 14 et 15 août 1947 par la naissance du nouveau Pakistan et de l'Inde indépendante.

Le Pakistan est alors coupé en deux: un Pakistan occidental à l'ouest de l'Inde et un Pakistan oriental enclavé dans l'est du sous-continent indien.

Au terme d'une lutte de plusieurs mois, d'une troisième guerre entre l'Inde et le Pakistan et d'une intervention de l'armée indienne aux côtés d'indépendantistes bangladais, le Pakistan oriental devient indépendant le 16 décembre 1971 et se rebaptise Bangladesh.

Le gouvernement actuel de Mme Hasina estime que trois millions de personnes ont perdu la vie dans ce conflit.

Un groupe d'enquête privé a identifié 1.175 personnes --parmi lesquelles des généraux pakistanais et des islamistes alliés d'Islamabad à l'époque-- soupçonnées d'avoir commis divers crimes.
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