STRASBOURG, Le Kazakhstan a décrété un moratoire sur les exécutions, s'est félicité vendredi le président de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, Peter Schieder.
Ce moratoire "démontre clairement que le Kazakhstan est désireux de se rapprocher des normes européennes", a estimé dans un communiqué M. Schieder, espérant que cette mesure "conduira a l'abolition définitive de la peine de mort" au Kazakhstan.
Le président du Kazakhstan, Nursultan Nazarbayev, a decrété un moratoire sur les exécutions, avait annoncé jeudi l'un de ses conseillers.
Ce moratoire est en vigueur en attendant l'adoption d'une nouvelle législation abrogeant la peine de mort qui sera remplacée par la prison à perpétuité, avait précisé ce conseiller, Igor Rogov, a des journalistes.
Les adversaires de la peine capitale ont fait campagne dans le pays en attirant notamment l'attention sur des aveux extorqués par la torture qui avaient conduit à des exécutions.
Selon Amnesty international, au moins 30 personnes ont été exécutées en 2001 au Kazakhstan. Le ministère de la Justice a déclaré récemment que les tribunaux condamnaient à mort une vingtaine de personnes par an et que la moitié des condamnés bénéficiaient d'une grâce présidentielle.
En novembre, des defenseurs des droits de l'Homme kazakhs avaient dénoncé la deterioration des conditions de détention dans les prisons, en signalant une automutilation collective dans un quartier de haute sécurité pour protester contre la brutalité des gardiens.
Le Kazakhstan, dont la population n'excède pas 15 millions d'habitants, est l'un des dix pays du monde ayant le plus haut pourcentage de population carcerale, avec 522 detenus pour 100.000 habitants.