RYAD - Une domestique indonésienne a été condamnée à mort par un tribunal saoudien pour avoir décapité, dans un geste inexpliqué, la fillette de quatre ans de ses employeurs à Yanbu, ville de l'ouest du royaume, rapporte lundi la presse.
Le verdict a été prononcé dimanche, ont précisé plusieurs journaux.
La domestique a été condamnée aussi à huit mois de prison et à 200 coups de fouet, à être administrés en quatre ans, pour avoir tenté de se suicider après son arrestation, a précisé le quotidien Al-Watan.
Le père de la victime, Khaled el-Chihri, a éclaté en sanglots à l'énoncé du verdict et refusé d'accepter une requête de l'ambassade d'Indonésie d'accepter une compensation, appelée prix du sang pour épargner la domestique.
Selon la presse, la domestique a reconnu devant ses juges avoir décapité la petite Tala avec une hache sans arriver à expliquer clairement son geste.
Elle a déclaré avoir reçu des Sms d'un homme se trouvant en Indonésie la pressant de tuer la fillette de son employeur mais sans dire pourquoi.
Le crime a provoqué deux victimes collatérales.
La mère de la fillette, une institutrice, a découvert en rentrant que la porte de sa maison était fermée à clef. La domestique a refusé d'ouvrir en menaçant de tuer la fillette qui était déjà morte, selon la presse.
Alerté, le mari s'est rué sur sa voiture pour rentrer et, dans la panique, a provoqué un accident de la circulation qui a coûté la vie à un automobiliste et blessé sa fille âgée de six ans. Cette dernière décède à son tour après neuf jours d'hospitalisation, selon Al-Watan.
Un avocat, chargé par l'ambassade indonésienne de défendre la domestique, a annoncé son intention de faire appel.
L'affaire d'une autre domestique indonésienne exécutée en Arabie saoudite avait provoqué une crise diplomatique entre les deux pays. Ruyati binti Sapubi, 54 ans, avait été décapitée au sabre le 18 juin 2011, après avoir été reconnue coupable d'avoir tué sa patronne qui, selon elle, l'insultait et refusait qu'elle quitte le pays. Son exécution avait suscité une grande émotion en Indonésie.
Le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono avait alors accusé l'Arabie saoudite d'avoir violé les normes en vigueur dans les relations internationales en exécutant la domestique sans en avertir au préalable Jakarta.
En conséquence, Ryad avait alors annoncé qu'il allait cesser d'accorder des permis de travail aux employés de maison venant d'Indonésie et des Philippines, en raison des exigences salariales des deux pays.
Jakarta a rappelé fin juin son ambassadeur à Ryad et annoncé un moratoire sur l'envoi de domestiques dans le royaume jusqu'à un accord sur une protection et des garanties sur les droits des travailleurs indonésiens dans ce pays. Environ 70% des 1,2 million d'Indonésiens y séjournant sont des femmes domestiques, les autres étant essentiellement des hommes employés dans le bâtiment, selon les statistiques officielles.
Les autorités indonésiennes avaient annoncé il y a près d'un an que 25 employées de maison indonésiennes attendaient d'être exécutées en Arabie saoudite et que 22 autres avaient été graciées et expulsées.