DENPASAR (Indonésie) - Un Français de 43 ans a été formellement inculpé, jeudi sur l'île indonésienne de Bali, de trafic de drogue, un crime passible de la peine de mort, après avoir été interpellé avec dans son estomac quatre capsules totalisant 69 grammes de hachisch.
Vincent Roger Petrone, né à Dijon le 31 mai 1969 et domicilié à Nouméa en Nouvelle-Calédonie, est inculpé d'importation illégale de plus de cinq grammes de stupéfiants, un crime passible de la peine de mort.
Les juges n'ont cependant pas pour habitude d'infliger la peine capitale pour des quantités aussi limitées.
M. Petrone avait été interpellé le 29 janvier à l'aéroport international de Denpasar, à Bali, à sa descente d'un vol en provenance de Kuala Lumpur.
Les douaniers ont commencé à avoir des soupçons en apercevant le touriste très pressé de vouloir quitter l'aéroport, a indiqué le représentant de l'accusation, I Gusti Putu Atmaja, lors d'une très brève audience préliminaire devant le tribunal de Denpasar, à Bali.
Les douaniers ont alors fait passer des radios qui ont révélé la présence de quatre capsules contenant au total 69 grammes de hachisch, soit une valeur marchande d'environ 42 millions de roupies (3.200 euros), selon la police.
Le Français s'est contenté d'indiquer à son arrivée dans la salle du tribunal, par l'intermédiaire d'un traducteur, qu'il ne se sentait pas trop bien mais qu'il était capable d'assister à l'audience.
Le visage pâle et visiblement nerveux, il a par la suite répondu qu'il n'avait pas d'objection aux chefs d'accusation pesant contre lui.
Le début du procès a été fixé au 25 avril.
L'Indonésie inflige généralement des peines sévères aux trafiquants de drogue mais les condamnations à mort sont rarement exécutées pour les étrangers.
L'archipel a cependant repris à la mi-mars les exécutions d'étrangers, après une interruption de cinq ans, en fusillant un ressortissant du Malawi. Les autorités ont indiqué qu'il s'agissait du premier de dix condamnés qui seront exécutés cette année, sans préciser s'ils sont étrangers ou non.
Un Français, Serge Atlaoui, avait été condamné à la peine capitale en mai 2007 pour avoir travaillé dans une unité de production d'ecstasy. Détenu sur l'île de Java, il tente d'obtenir une révision de son procès, affirmant qu'il ne savait pas que l'usine fabriquait de la drogue.
Deux autres Français purgent de longues peines de prison pour trafic de stupéfiants: Gérard Debetz la perpétuité et Michaël Blanc 20 ans.
Une grand-mère britannique de 56 ans, Lindsay Sandiford, a été condamnée à la peine capitale en appel, le 8 avril, après avait été arrêtée en possession de 4,79 kilos de cocaïne, d'une valeur marchande de 1,85 million d'euros.
Deux Australiens sont depuis 2005 également dans le couloir de la mort.