ALGER - Deux islamistes accusés d'être impliqués dans plus de 500 assassinats et le viol de plus de 60 femmes entre 1996 et 2004, en pleine guerre civile, ont été condamnés dimanche à la peine capitale, a constaté un journaliste de l'AFP.
Djilali Kouri a déjà été condamné à mort pour quelques-uns des faits qui lui sont reprochés, pour les autres il a demandé l'acquittement, a déclaré Brahim Behloul l'avocat commis d'office des deux accusés.
Antar Ali a demandé à bénéficier de la loi sur la Concorde civile, a déclaré Me Behloul, faisant référence à une disposition adoptée par référendum en 1999 en vue de la reddition de milliers d'islamistes en échange d'une amnistie, s'ils n'avaient pas de sang sur les mains.
Les deux hommes, dont le procès s'est ouvert dimanche devant le tribunal criminel d'Alger, avaient avoué durant l'instruction avoir fait partie d'un groupe d'islamistes basé à Chlef, à quelque 200 km à l'ouest d'Alger, qui avait opéré dans plusieurs régions du pays.
Je reconnais avoir participé à l'assassinat de cinq militaires et de cinq gardes communaux mais je n'ai pas commis des massacres contre des civils ou violé des femmes, a affirmé M. Kouri dimanche devant le tribunal.
J'ai participé à des embuscades contre des militaires. Je n'ai pas commis de massacres, je combattais le pouvoir. Je ne suis pas un terroriste, je suis moi-même une victime, a affirmé de son côté M. Ali.
A la lecture du verdict, la mère d'une des victimes, étudiante en droit tuée à l'âge de 22 ans, s'est levée et a crié: Vive l'Algérie, vive la justice!
Selon la presse algérienne, MM. Ali et Kouri ont reconnu avoir assassiné des militaires et des membres de groupes d'auto-défense (civils armés) et participé à des viols collectifs de plusieurs dizaines de femmes qu'ils avaient ensuite égorgées.
La peine de mort, bien que toujours prononcée, n'est plus appliquée en Algérie en vertu d'un moratoire adopté en 1993.
Prévu le 1er avril, le procès avait été reporté car M. Ali avait refusé l'avocat commis d'office par le tribunal.
L'Algérie a vécu une guerre civile particulièrement violente dans les années 1990, suite à l'interruption par les militaires du processus électoral législatif qui promettait la victoire au Front islamique du salut (FIS), depuis interdit. Ce conflit a fait 200.000 morts selon les estimations officielles.