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Le Texas s'apprête à exécuter son 500e condamné à mort

dépêche de presse du 22 juin 2013 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Texas
Thèmes :
Kimberly McCarthy
HUNTSVILLE, 22 juin 2013 (AFP) - Le Texas s'apprête à exécuter mercredi à Huntsville son 500e condamné à mort depuis le rétablissement de la peine de mort aux Etats-Unis, en 1976, marquant un record dans un pays où le châtiment suprême a toutefois tendance à reculer.

A moins d'un sursis de dernière minute, Kimberly McCarthy, une femme noire de 52 ans, sera exécutée par injection létale à "Walls Unit", la prison aux murs de briques rouges érigée en plein centre de Huntsville.

Dans cette jolie petite ville du Texas, le temps s'arrêtera vers 18H00 locales (23H00 GMT) pour cette ancienne droguée condamnée à mort pour le meurtre sauvage d'une vieille dame en 1997 lors d'un cambriolage dans le comté de Dallas.

Si l'exécution est maintenue, les militants abolitionnistes ont prévu de manifester en nombre devant les murs de la prison vieille de plus d'un siècle, pour marquer une "étape d'un autre âge".

Sur les 1.336 exécutions dénombrées depuis cette date à l'échelle du pays, cet Etat du sud, qui a recommencé à exécuter en 1982, totalise à lui seul plus du tiers des mises à mort.

"Nous nous contentons d'appliquer les décisions de justice", explique à l'AFP Jason Clark, porte-parole du ministère de la Justice du Texas, dont le siège est à Huntsville.

"Malgré cette étape majeure, nous nous attendons à ce que le nombre total d'exécutions aux Etats-Unis marque une nouvelle baisse cette année, et à ce que les peines de mort prononcées continuent à décroître", souligne Richard Dieter, directeur du Centre d'information sur la peine de mort (DPIC), qui recense chaque exécution et en tire des statistiques.

Si 3.125 détenus sont encore enfermés dans les couloirs de la mort américains, l'exécution de mercredi, si elle a lieu, sera la 17e en six mois de 2013 à l'échelle du pays, contre 43 en 2012 et 2011. Au plus fort, en 2002, 71 condamnés étaient exécutés.

Et, avec 78 peines capitales prononcées l'an dernier, les jurys américains optent de moins en moins pour le châtiment suprême (75% de moins de sentences de mort que dans les années 90).

Les Noirs sont proportionnellement plus nombreux parmi les condamnés à mort, ajoute M. Dieter, selon lequel cette minorité qui constitue 12% de la population globale compte pour 35% des exécutions et 42% des condamnés à mort.

Parmi les 32 Etats sur 50 qui disposent encore de la peine capitale dans les textes, certains, comme la Californie, affichent encore un nombre impressionnant de détenus dans le couloir de la mort sans pour autant continuer à les exécuter. Pour M. Dieter, "ces Etats se préparent à se débarrasser de la peine de mort", comme l'ont déjà fait 18 Etats et la capitale fédérale.

"En nombres d'exécutions, de condamnations à mort et d'Etats, la peine capitale est en déclin, mais en termes de soutien populaire, ce n'est pas le cas", souligne de son côté Robert Blecker, professeur à l'Ecole de droit de New York et favorable à la peine capitale.

Les sondages d'opinion montrent un soutien "plutôt constant" des Américains, entre 60 et 65% d'opinions favorables, "bien au-delà des divisions partisanes", commente cet analyste, qui estime que cette tendance est appelée à se maintenir "avec des crimes odieux" comme la tuerie de l'école de Newtown (26 morts) ou encore le double attentat du marathon de Boston (3 morts et 264 blessés).

Les abolitionnistes voient au contraire "une lumière au bout du tunnel" avec, en particulier, le militantisme de certains des 142 condamnés à mort blanchis et devenus des "ambassadeurs du changement".

D'autant que le coût d'une exécution, et de tous les recours en justice qui la précèdent, est bien supérieur à celui de la prison à vie, souligne le professeur abolitionniste à l'université de Huntsville, Dennis Longmire. Selon le DPIC, il en coûte un million de dollars pour enfermer quelqu'un à vie, contre 3 millions de dollars pour l'exécuter.

Après la pendaison et la chaise électrique, l'injection létale a désormais été adoptée par tous les Etats.
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