26 juin 2013 – Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, Christof Heyns, a fermement condamné mercredi les quatre exécutions qui auraient eu lieu lundi 24 juin dans l'état d'Edo au Nigéria et appelé les autorités à suspendre l'exécution imminente d'une cinquième personne.
« Ces exécutions vont à l'encontre de la progression vers l'abolition, de droit et en pratique, de la peine de mort dans le pays », a affirmé M. Heyns en rappelant que le gouvernement du Nigéria avait réaffirmé en 2009 son engagement en faveur d'un moratoire de facto sur la peine de mort lors de l'examen du pays par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Les dernières exécutions au Nigéria remontaient à 2006.
L'expert indépendant de l'ONU a indiqué que, sans respect minutieux des normes et des garanties d'une procédure régulière, la peine de mort constituait une exécution sommaire ou arbitraire.
« Le droit international impose des obligations strictes qui doivent être respectées avant de pouvoir imposer la peine de mort. Je suis préoccupé par le fait qu'il semblerait que la peine de mort ait été imposée sans respecter les dispositions procédurales requises et en violation du Pacte international relatif aux droits civils et politiques auquel le Nigéria est État partie depuis le 29 juillet 1993 », a indiqué M. Heyns.
« J'appelle le gouvernement du Nigéria à s'abstenir de procéder à de nouvelles exécutions et de s'engager de nouveau en faveur d'un moratoire sur la peine de mort dans le pays », a-t-il ajouté.