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Bangladesh: un dirigeant islamiste condamné à la pendaison pour crimes de guerre

dépêche de presse du 17 juillet 2013 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Bangladesh
DACCA (Province de Dacca) - Un haut responsable du plus grand parti islamiste au Bangladesh a été condamné à la peine de mort mercredi dans le cadre des procès pour crimes de guerre perpétrés pendant la lutte pour l'indépendance, à l'origine d'une vague de violences dans le pays.

Il s'agit de la deuxième condamnation prononcée cette semaine après celle de Ghulam Azam, âgé de 90 ans et chef du parti Jamaat-e-Islami à l'époque de l'indépendance.

Ghulam Azam a été condamné à 90 ans de prison, échappant à la peine de mort en raison de son âge et de son état de santé. Sa condamnation a déclenché une nouvelle flambée de violences dans le sud-ouest du pays où au moins deux militants islamistes qui attaquaient un policier ont été tués par balle.

Secrétaire général du Jamaat-e-Islami et ancien ministre, Ali Ahsan Mohammad Mujahid, 65 ans, n'a en revanche pas réussi à sauver sa tête.

Il a été reconnu coupable de cinq des sept chefs d'accusation pour lesquels il était poursuivi, dont des enlèvements et des meurtres.

Trois des cinq chefs lui ont valu la peine capitale, a précisé le procureur du très controversé Tribunal international des crimes (ICT), M.K. Rahman.

Les trois juges de l'ICT, qui ont fait lecture du jugement en présence de l'accusé et d'un auditoire nombreux, l'ont condamné à être pendu par le cou jusqu'à ce que mort s'ensuive.

Son avocat a annoncé son intention de faire appel.

Lors de l'intervention de l'Inde à la fin du conflit, signifiant la défaite imminente du Pakistan, les milices pro-Islamabad ont massacré des dizaines d'enseignants, de réalisateurs, de médecins et de journalistes.

L'ICT a été mis en place en mars 2010 par le gouvernement qui affirme que ces procès sont nécessaires pour cicatriser les plaies encore vivaces de la guerre d'indépendance.

Mais le Jamaat-e-Islami accuse le pouvoir d'avoir créé ce tribunal -- baptisé ainsi en dépit de toute supervision d'institution internationale -- pour des motifs politiques, la plupart des personnes poursuivies appartenant à l'opposition.

Selon le tribunal, Ali Ahsan Mohammad Mujahid est l'un des architectes du massacre des intellectuels. Le tribunal l'a condamné pour l'enlèvement et la disparition de Sirajuddin Hossain, patron du plus grand quotidien de l'époque, Ittefaq, et le meurtre du musicien Altaf Hossain.

Nous sommes satisfaits (...). Notre attente de justice pendant 42 ans a finalement payé, s'est félicité M.K. Rahman.

Mardi, Ghulam Azam avait été condamné à 90 ans de prison, échappant à la peine de mort en raison de son âge et de son état de santé. Sa condamnation a déclenché une nouvelle flambée de violences dans le sud-ouest du pays où deux militants islamistes qui attaquaient un policier ont été tués par balle.

Il est considéré comme étant l'instigateur de redoutables milices soutenant l'armée pakistanaise, lors de ce conflit qui a fait trois millions de personnes, selon les chiffres officiels.

Ce verdict est le sixième jugement prononcé par l'ICT. Au total, outre M. Azam, quatre accusés ont été condamnés à la peine capitale, et un à une peine d'emprisonnement à vie.

Depuis le premier verdict le 21 janvier, 150 personnes ont trouvé la mort lors de heurts entre les forces de l'ordre et des membres du Jamaat-e-Islami.

Le Bangladesh a tourné au ralenti pour la troisième journée consécutive mercredi en raison d'un appel à la grève lancé par le parti islamiste.

Simultanément, des centaines de laïcs se sont rassemblés pour saluer le verdict sur une place au coeur de Dacca, la capitale quadrillée par des milliers de policiers.
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