Les autorités pakistanaises ont ordonné la suspension temporaire pour quelques mois des exécutions de condamnés à mort. Celles-ci auraient dû reprendre mardi après cinq ans de moratoire et malgré l'opposition de groupes de défense des droits de l'Homme.
Plus de 7000 condamnés à mort sont actuellement incarcérés pour des crimes allant du meurtre à la profanation de la religion musulmane. Le nouveau premier ministre Nawaz Sharif, vainqueur des élections de mai, avait refusé de reconduire en juin un moratoire de cinq ans sur les peines de mort. Il espérait ainsi durcir le ton contre les criminels et les groupes islamistes armés.
"Toutes les exécutions prévues au cours des prochaines semaines sont suspendues pour trois mois, ou, jusqu'à ce qu'il y ait une discussion (sur ce sujet) entre le chef de l'exécutif et le président", a toutefois promis le gouvernement dimanche.
L'ONG Human Rights Watch (HRW) a demandé aux autorités pakistanaises de "déclarer un moratoire officiel, de commuer les peines de mort, et de les abolir une fois pour toutes".
"Il est absolument essentiel que les insurgés qui menacent et tuent des gens soient tenus responsables de leurs crimes. Le terrorisme ne sera toutefois pas défait par des pendaisons, mais par des mesures anti-terroristes respectueuses des droits et des procès justes", a estimé son directeur pour le Pakistan, Ali Dayan Hasan.
Malgré ce moratoire de cinq ans, un soldat reconnu coupable de meurtre par un tribunal militaire avait été pendu en novembre dernier.