OSLO - La Norvège a annoncé mardi l'envoi de policiers en République démocratique du Congo (RDC) pour assister à l'autopsie d'un de ses ressortissants, Tjostolv Moland, condamné à mort dans le pays africain et retrouvé sans vie dimanche dans une prison de Kinshasa.
Camarade et compagnon de cellule du défunt, l'Anglo-norvégien Joshua French a affirmé le même jour être l'objet d'une enquête de la part des autorités congolaises, son avocat redoutant qu'il soit soupçonné d'être à l'origine de la mort.
Nous avons été sollicités pour être présents à l'autopsie de Tjostolv Moland dont les causes de la mort restent inexpliquées, a déclaré à l'AFP un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Frode Andersen.
Une équipe de la police criminelle va se rendre en RDC sous peu pour assister à l'autopsie dont la date n'est pas encore connue, a-t-il dit.
Accusés du meurtre de leur chauffeur congolais, de tentative de meurtre, d'espionnage et d'association de malfaiteurs, Moland, 32 ans, et French, 31 ans, ont été arrêtés en 2009 en RDC et condamnés à mort.
Rejetant toutes les charges --le chauffeur a été tué par des bandits, selon eux--, les deux hommes, ex-soldats de l'armée norvégienne, avaient écrit au président Joseph Kabila pour demander leur grâce ou la commutation de leur condamnation à mort en une peine de prison pouvant être éventuellement purgée en Norvège.
Après la mort de Tjostolv Moland, son père Knut Moland s'en est vivement pris aux autorités norvégiennes, les accusant d'avoir du sang sur les mains pour ne pas avoir fait suffisamment pour obtenir l'extradition de son fils.
Oslo assure de son côté avoir multiplié les démarches pour obtenir un transfert, mais s'être heurté au silence des autorités congolaises.
French, de son côté, a été entendu à trois reprises par les autorités congolaises, selon le journal Verdens Gang (VG).
C'est clair que je suis sous le coup d'une enquête. Il y avait deux hommes enfermés dans une cellule et l'un est mort. C'est naturel qu'il y ait une enquête, a dit le Norvégien à VG. C'est une accusation absurde, a-t-il cependant déclaré à un autre média norvégien, la chaîne TV2.
Son avocat, Hans Marius Graasvold, redoute que French soit perçu comme un possible suspect. A travers les articles des médias locaux, on voit que la lumière des projecteurs est braquée sur lui. Cela ressemble fort à des soupçons, a dit M. Graasvold à l'AFP.
Les parents de Moland, cités par TV2, ont pour leur part exclu que leur fils ait été tué par son camarade, le père jugeant une telle hypothèse totalement absurde.
La RDC n'a pas mis en oeuvre d'exécution capitale depuis l'arrivée au pouvoir du président Kabila en 2001 mais ses centres pénitentiaires, datant de l'époque coloniale belge, sont particulièrement vétustes et surpeuplés.