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Condamné à mort, Hank Skinner pourrait être sur le point d'être disculpé

dépêche de presse du 30 août 2013 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Etats-Unis
Des tests ADN menés sur trois cheveux devraient permettre, selon ses avocats jeudi, de disculper le prisonnier américain Hank Skinner, dans le couloir de la mort du Texas (sud) depuis vingt ans pour un triple meurtre qu'il nie avoir commis.

Henry «Hank» Skinner, 51 ans, est enfermé pour les meurtres, le 31 décembre 1993, de sa compagne d'alors, Twila Busby, et des deux fils de celle-ci. Après une bataille acharnée du condamné pour prouver son innocence avec des tests ADN, quatre cheveux retrouvés dans la main de la jeune femme avaient été soumis à des analyses génétiques.

A la lumière des résultats rendus publics jeudi par un laboratoire privé de Virginie (est), «les doutes sur la culpabilité de M. Skinner sont bien trop importants pour le laisser être exécuté», ont estimé les avocats Robert Owen et Douglas Robinson dans un document judiciaire.

Les tests montrent que la personne à qui appartiennent trois des quatre cheveux a un lien maternel avec chacune des trois victimes. Ils attestent ainsi de «l'implication de Robert Donnell», l'oncle maternel de Twila Busby, qui avait été vu en train de «harceler» la jeune femme, moins d'une heure avant que celle-ci ne soit tuée, expliquent les deux défenseurs. Une première série de résultats avait déjà montré la présence d'une tierce personne, mais son identité n'a pas été établie. Pour le procureur du Texas, au contraire, «ces résultats continuent à montrer le lien entre Hank Skinner et sa culpabilité dans le meurtre de Twila Busby». «Quatre cheveux trouvés sur la victime ont été testés, dont trois pourraient appartenir à Twila Busby et ses deux fils, et le quatrième à Hank Skinner», précise, dans un communiqué, Jerry Strickland, directeur de la communication du bureau du procureur, dénonçant des «tactiques continuelles» de la défense visant à «retarder» la procédure. «Cette nouvelle série de tests ne fait rien d'autre que de justifier (l'implication de) Hank Skinner dans le meurtre», ajoute Strickland.

Certes, les trois cheveux en question peuvent appartenir aux victimes, notent les avocats, mais un examen visuel au microscope, qu'ils joignent à leur document, écarte formellement cette hypothèse.

D'autres circonstances renforcent, selon eux, la thèse de la culpabilité de l'oncle de la jeune femme, aujourd'hui décédé: M. Donnell était un homme violent avec sa femme, il n'avait pas montré la moindre émotion à l'annonce de la mort de sa nièce et des deux fils de celle-ci, il avait été vu en train de nettoyer sa voiture deux jours après les meurtres, et il a été identifié comme le propriétaire d'un coupe-vent retrouvé ensanglanté près du corps de Twila Busby et qui a depuis disparu.

Le quatrième cheveu testé appartient bien à Hank Skinner, mais ses avocats soutiennent que le prisonnier vivait dans cette maison et que ses cheveux pouvaient parfaitement se retrouver sur le sol.

La première série de tests montrait également que son ADN était présent sur l'arme du crime, conduisant l'Etat du Texas à assurer que sa procédure contre Skinner se trouvait «renforcée». Dans un entretien à l'AFP en mai, Hank Skinner soulignait que, vivant sous le même toit, il touchait tous les jours ce couteau qui servait à faire des sandwichs et que la paume de sa main, blessée précédemment, était mal cicatrisée, expliquant la présence de son ADN dans la maison et sur le couteau.

Hank Skinner a échappé par deux fois à la dernière minute à une exécution. Il n'a jamais nié avoir été sur les lieux du crime, mais il affirme avoir alors ingurgité un cocktail de médicaments et de vodka qui le mettait dans l'incapacité de commettre ce triple meurtre. «Si je n'avais rien dit, je serais mort. Ils m'auraient tué depuis des années», confiait-il à l'AFP. Aucune nouvelle date d'exécution n'a été fixée. Dans leur document, Mes Owen et Robinson appellent «les parties à se réunir pour déterminer si une technologie existe pour permettre des tests ADN supplémentaires». Pour Strickland, «l'affaire Hank Skinner est précisément la raison pour laquelle le bureau (du procureur) continue de soutenir le vote d'une nouvelle loi exigeant des tests ADN avant tout procès».
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