24 octobre 2013 – Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme en Iran, Ahmed Shaheed, a souligné jeudi que la priorité du gouvernement du nouveau Président de la République islamique d'Iran devrait être d'amender les lois incompatibles avec les engagements pris par ce pays en matière de droits de l'homme.
M. Shaheed a indiqué qu'il existe de la part des autorités iraniennes, y compris du Président Hassan Rouhani, une volonté de reconnaître l'existence de certains problèmes et la nécessité de les résoudre. Selon l'expert indépendant de l'ONU, la récente libération d'une douzaine de militants des droits de l'homme, ainsi que l'abandon d'un projet de loi sur le barreau qu'il a jugé particulièrement dangereux pour les droits humains, constituent de premiers petits pas positifs.
"Le gouvernement iranien doit faire davantage de progrès concrets", a souligné M. Shaheed, lors d'une conférence de presse à New York, en l'invitant notamment à envisager la libération de plusieurs centaines d'autres militants des droits de l'homme toujours emprisonnés.
Selon M. Shaheed, la situation des droits de l'homme dans le pays reste difficile, et elle se serait même aggravée au cours de l'année écoulée, avec l'amendement à une loi sur le droit de la famille que le Parlement et le Conseil des gardiens de la révolution ont adopté et qui autorise un tuteur à épouser sa fille adoptive si cela doit se faire "dans l'intérêt supérieur de l'enfant".
"De même, le rythme des exécutions ne semble pas s'être ralenti, les méthodes appliquées n'ont pas changé et le nombre de crimes passibles de la peine de mort reste important", a observé le Rapporteur spécial.
"En particulier, la majorité des exécutions concerne toujours des trafiquants de drogue. Il existe encore une large majorité au plan international pour considérer que le trafic de stupéfiants, en dépit de sa nature grave, ne devrait pas être passible de la peine de mort", a-t-il rappelé.
Le Rapporteur spécial a expliqué que l'aggravation de la situation des droits de l'homme durant l'année écoulée pourrait être attribuable en partie aux effets des sanctions qui pèsent de plus en plus lourdement sur le pays.
"Un des éléments nouveaux en Iran est que les dirigeants en parlent, mais l'impact des sanctions est difficile à évaluer. L'aggravation de la situation économique est aussi un enjeu de politique interne. Les anciens dirigeants sont accusés de mauvaise gestion économique", a dit M. Shaheed.
L'amélioration des droits de l'homme suppose selon l'expert des changements en profondeur de la législation dans différents domaines. "L'Iran doit adopter des politiques afin de s'acquitter des engagements pris dans le cadre de son examen périodique universel au Conseil des droits de l'homme".