Une cour d'appel a annulé mercredi le sursis à l'exécution accordé quelques heures avant à Joseph Paul Franklin, défendu par celui qu'il a rendu infirme, le roi du porno Larry Flynt.
Franklin, un partisan de la suprématie blanche et accusé d'une série de 22 meurtres racistes entre 1977 et 1980, avait bénéficié mardi soir d'un sursis quelques heures à peine avant son exécution programmée pour mardi soir par injection léthale.
Un juge du Missouri (centre) avait reporté à la dernière minute l'exécution de l'homme qui a rendu infirme Larry Flynt, invoquant un risque de «souffrance inutile» lié au produit mortel qui devait lui être injecté.
Mais l'Etat du Missouri a fait appel contre ce sursis et tôt mercredi la 8e Cour d'appel des Etats-Unis a jugé insuffisantes les preuves avancées par les avocats du condamné pour surseoir à son exécution, a précisé CNN.
Les avocats de Franklin n'ont pas dit s'ils allaient faire appel devant la Cour Suprême des Etats-Unis. Selon CNN, Franklin pourrait encore être exécuté mercredi si aucune autre action en justice n'était lancée.
Un deuxième juge, Carol Jackson, avait accordé un sursis séparé considérant que Franklin souffrait de déficience mentale.
Joseph Paul Franklin, qui se disait en guerre contre les Juifs, les Noirs et les couples mixtes, a été condamné à mort pour le meurtre en 1977 de Gerald Gordon devant la synagogue de Saint Louis dans le Missouri. Il avait aussi été reconnu coupable du meurtre de deux Noirs dans l'Utah, d'un couple mixte au Wisconsin et d'un attentat contre une synagogue du Tennessee.
Il n'a jamais été jugé pour avoir tiré en 1978 sur Larry Flynt devant un tribunal de Géorgie (sud-est), où le cinéaste venait répondre d'une inculpation pour obscénités. Flynt, 70 ans, cloué dans une chaise roulante depuis 35 ans, avait exhorté le mois dernier l'Etat du Missouri à ne pas exécuter l'homme qui l'a rendu paraplégique.
Dans une lettre parue jeudi sur le site Hollywoodreporter.com, il s'est livré à un vibrant plaidoyer contre la peine de mort, estimant que Franklin devait être puni mais pas exécuté. «A mon avis, la seule motivation derrière la peine de mort c'est la vengeance et non la justice. Et je pense foncièrement qu'un gouvernement qui interdit le meurtre de ses concitoyens ne devrait pas s'employer lui-même à tuer des gens», écrit-il.