Un trafiquant de drogue, condamné à mort pour le meurtre d'un policier d'autoroute dans l'explosion d'une bombe artisanale, a été exécuté mercredi soir en Floride, la deuxième exécution en moins de 24 heures aux Etats-Unis.
La mort par injection létale de Paul Howell, 48 ans, a été déclarée à 18H32 en Floride (sud-est)(23H32 GMT), a indiqué un porte-parole des autorités pénitentiaires.
Il y a 22 ans, Paul Howell, d'origine jamaïcaine, avait confectionné une bombe artisanale dissimulée dans un four à micro-ondes qu'il destinait à une femme appelée à témoigner contre lui dans un procès pour réglement de compte entre narco-trafiquants.
Mais le 1er février 1992, le patrouilleur d'autoroute Jimmy Fulford avait arrêté pour excès de vitesse le véhicule de location transportant la bombe. Et après l'arrestation de son conducteur, un homme de main, la bombe laissée dans le coffre avait explosé quand le policier avait ouvert le paquet, le tuant sur le coup.
Paul Howell avait épuisé tous ses appels jusque devant la Cour suprême des Etats-Unis. Il avait obtenu de la cour suprême de Floride l'examen approfondi du nouveau protocole d'injection.
Il contestait en particulier l'utilisation par les autorités pénitentiaires du sédatif midazolam dans un cocktail de médicaments pour l'injection mortelle. Il arguait de la violation de ses droits constitutionnels à se voir épargner une "punition cruelle et inhabituelle" lors de l'administration de ce produit.
Confrontée comme d'autres Etats américains à une pénurie de l'anesthésiant le plus courant, le pentobarbital, la Floride utilise depuis octobre du midazolam en première injection, suivi de bromure de vecuronium et de chlorure de potassium.
Or le midazolam avait été utilisé dans une exécution controversée le mois dernier dans l'Ohio (nord), où le condamné avait paru suffoquer.
Plusieurs condamnés à mort ont demandé récemment aux tribunaux de suspendre leur exécution, le temps d'établir avec certitude que ces nouveaux produits ne leur feront pas subir des souffrances anticonstitutionnelles.
Dans le Missouri (centre) Michael Taylor, 37 ans, n'avait pas non plus obtenu gain de cause. Condamné à mort pour le viol et le meurtre d'une adolescente, il a été exécuté mercredi à 00H10, après le rejet de ses nombreux recours de dernière minute devant la Cour suprême.
Dix condamnés ont été exécutés cette année aux Etats-Unis, dont trois en Floride et deux au Missouri.