(Agence France-Presse) LE CAIRE - Un tribunal égyptien a condamné à mort mercredi 26 personnes pour avoir créé et dirigé un «groupe terroriste» ayant notamment planifié des attaques contre des navires sur le canal de Suez entre 2004 et 2009, a-t-on appris de sources judiciaires.
Les accusés ont été reconnus coupables d'avoir «fondé et dirigé un groupe terroriste ayant pour objectif de s'attaquer aux personnes, à la navigation sur le canal de Suez et de porter atteinte à l'unité nationale», a indiqué ces sources.
«Ils ont commis des crimes entre 2004 et 2009», a ajouté l'une des sources à l'AFP, un responsable au parquet précisant que les accusés avaient été jugés par contumace.
Le juge a transmis la condamnation à mort au grand mufti d'Égypte, la plus haute autorité religieuse du pays qui doit confirmer cette peine, selon les procédures pénales en Égypte. Le verdict définitif est attendu le 19 mars.
Les 26 accusés, qui peuvent interjeter appel, ont également été condamnés pour avoir fabriqué des roquettes et des explosifs afin de lancer leurs attaques, et pour avoir surveillé des locaux des services de sécurité afin de s'en prendre à eux.
Les sources n'ont pas donné plus de précisions sur l'identité du groupe ni la nature des attaques planifiées contre le canal de Suez, l'une des plus importantes voies de transit pour le pétrole.
Un groupe disant s'inspirer d'Al-Qaïda, les Brigades Fourqan, s'en est pris à des bateaux traversant le canal l'an passé et a menacé de recommencer.
Mais il n'était pas clair si les personnes condamnées mercredi avaient un lien avec ce groupe.
Le canal de Suez, une voie maritime de 200 km de long qui relie la Méditerranée et la mer Rouge, est la propriété de l'État égyptien, mais il est régi par un traité international garantissant la libre navigation.
Depuis la destitution et l'arrestation le 3 juillet du président islamiste Mohamed Morsi, l'Égypte est entrée dans un engrenage de violences. Les autorités répriment dans le sang les partisans des Frères musulmans, la confrérie de l'ex-président qui a été bannie par les autorités, tandis que les islamistes extrémistes ont intensifié leurs attaques, tuant des dizaines de policiers et soldats notamment dans le Sinaï.
Le groupe jihadiste Ansar Beit al-Maqdess, basé dans le Sinaï et disant s'inspirer d'Al-Qaïda, a revendiqué ces derniers mois la plupart des attentats meurtriers visant les forces de l'armée et la police à travers l'Égypte.